Soixante-dix voix pour la motion de censure, c’est très loin des 289 nécessaires pour faire tomber le gouvernement. L’initiative des députés de gauche (Insoumis, socialistes et communistes) pour protester contre la gestion de la crise des « gilets jaunes » par le gouvernement a sans surprise été rejetée après une séance qui a tourné au fiasco.
Il y a bien eu quelques charges contre le gouvernement, notamment celle du communiste André Chassaigne qui a dénoncé la politique d’ « assistanat des riches » mis en place selon lui par Edouard Philippe. Mais 2 jours après l’attentat de Strasbourg, le cœur, la ferveur n’y étaient pas vraiment. Et que ce soit le gouvernement ou les députés, peu nombreux pour la circonstance, personne n’avait envie d’être là.
Les présents ont quand même pu assister à l’éclatement de la fragile union de la gauche, car le socialiste Olivier Faure a regretté à la tribune que la motion de censure n’ait pas été reportée au nom de l’unité nationale.
Jean-Luc Mélenchon n’en a pas cru ses oreilles. Le président du groupe Insoumis y a vu une dérobade de la part de celui avec qui il avait cosigné la motion de censure. De son côté, les députés de la majorité ont accusé Olivier Faure de ne pas assumer et une partie a quitté l’hémicycle en signe de protestation.
« Permettez-moi de remercier les orateurs », a conclu laconique et ironique le Premier ministre Edouard Philippe à l’issue d’un vote sans surprise.