C’est ce mardi que Michael Flynn, l’ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump connaîtra son verdict. Il est accusé de mensonges dans le cadre de l’enquête sur les ingérences russes dans la campagne, mais a décidé de coopérer avec le procureur Mueller. Ce dernier a demandé à ce qu’il n’écope pas d’une peine de prison en raison des informations substantielles qu’il a fournies. Michael Flynn l’a peut-être renseigné sur une affaire dans laquelle un de ses anciens associés vient d’être inculpé : la campagne secrète menée par les Turcs aux Etats-Unis pour obtenir l’extradition de Fethullah Gülen.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet.
Bijan Rafiekian, un homme d’affaires qui vit en Californie, travaillait avec Kamil Ekim Alptekin un proche du président turc, pour le compte de la société de conseil du général Flynn. Tous deux étaient chargés d’élaborer une campagne visant à saboter l’image de Fethullah Gülen.
« Les prévenus ont cherché à discréditer ce ressortissant turc aux yeux des responsables politiques et de l’opinion publique américaine, dans le but ultime d’obtenir son extradition », précise l’acte d’accusation.
Leur contrat d’un montant de 600 000 dollars a été conclu avec le gouvernement turc après que le département américain de la Justice a refusé de renvoyer en Turquie le prédicateur religieux.
Fethullah Gülen est accusé par le président Erdogan d’avoir fomenté un coup d’Etat raté contre lui. Dans une tribune parue le jour même de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le général Flynn avait lui-même estimé que les Américains ne devaient pas offrir de havre de paix à Fethulah Gülen, qu’il qualifiait de « dangereux islamiste ».
Ces deux inculpations confirment la vaste étendue de l’enquête du procureur spécial au sujet des campagnes de lobbying menées par des pays étrangers aux Etats-Unis. Robert Mueller a transmis ce volet de son enquête au procureur de Virginie chargé du contre-espionnage. Les deux hommes risquent cinq ans de prison.