Il nous vient de Russie : « Tesnota ». Ce premier film du jeune réalisateur Kantemir Balagov, 26 ans, sort ce mercredi 7 mars sur les écrans en France. Un magnifique portrait d’une jeune femme qui aspire à la liberté, dans une communauté reculée du Caucase.
C’est Roméo et Juliette dans le Caucase. Ila, 17 ans, aime dans le plus grand secret Nazim, le garagiste de son village. Ila est juive, Nazim est musulman. Il n’en faudrait pas plus pour mettre le feu aux poudres.
Ila a des rêves de liberté et d’indépendance, mais dans sa famille, très pratiquante, les filles n’ont pas voix au chapitre. Tout bascule quand son frère est kidnappé par la mafia locale. Son père ne voit qu’une solution, la marier à un riche voisin et récupérer sa dot pour payer la rançon.
Tragédie familiale et polar, Tesnota filme la montée des antagonismes sur fond de haines religieuses et communautaires. Son héroïne n’est pas une victime. Salopette et cheveux au vent, c’est une jeune femme au charme électrique qui tente d’échapper à l’emprise étouffante de sa communauté. Une jeune femme amoureuse, déchirée entre la fidélité due à la tradition et le sentiment qui la pousse irrépressiblement vers son amant musulman. Pour son premier film, Kantemir Balagov, 26 ans, s’est inspiré d’un fait divers. Tesnota ouvre sur un monde d’une terrible rudesse, mais aux enjeux universels.
rfi