La Commission européenne et l’Italie sont parvenues à un compromis sur le projet de budget italien pour 2019 qui permettra à Rome d’échapper dans l’immédiat à une procédure disciplinaire pour déficit excessif. Mais les grands quotidiens italiens se posent la question : qui a gagné qui a perdu dans le long bras de fer, plus de 80 jours, entre Rome et Bruxelles ?
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Pour le journal indépendant, Il Fatto Quotidiano, c’est la ligne négociée par le Premier ministre Giuseppe Conte et le président de la Commission européenne qui passe, avec le poids décisif de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne. Une analyse que ne réfute pas Giuseppe Conte.
Dans un entretien au Corriere della Sera, il explique avoir tout fait pour « convaincre Bruxelles de la nécessité d’une stabilité sociale pour l’Italie », afin d’éviter une révolte à l’image des« gilets jaunes ». Il dit se sentir plus fort dans son rôle parce qu’il a obtenu « un résultat important pour les Italiens », en évitant la procédure d’infraction.
Il Giornale, quotidien de droite très anti-5 étoiles, voit les choses bien différemment. Comme en témoigne son titre en Une « Ils nous déplument ! ». « Le projet de budget porte la signature de Bruxelles. La montagne souverainiste de la Ligue et des 5 étoiles a accouché d’une souris. En définitive les Italiens paieront plus d’impôts. »
Pour sa part, La Repubblica, proche du centre-gauche, estime aussi que « l’Italie paie au prix fort l’accord avec Bruxelles. » « Il y aura moins de ressources pour le revenu de citoyenneté, les retraites et les investissements publics. » Et de conclure : « La vraie victoire est celle du Pacte de stabilité, avec tous les défauts qu’il traîne derrière lui, depuis des années ».
source:rfi