Un vendeur ambulant sénégalais a été tué lundi 5 mars à Florence. La communauté africaine, inquiète du climat anti-migrants et révoltée par ce meurtre, a manifesté ce mardi pour dénoncer, haut et fort, un énième crime raciste en Italie.
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Lundi 5 mars, un homme de 65 ans, typographe à la retraite, est sorti de chez lui à Florence, muni de son revolver. Il pensait se suicider en raison de grosses difficultés financières. Il avait d’ailleurs laissé un message d’adieu à sa fille. Mais il n’a pas eu le courage de se tuer. Pour finir ses jours en prison, il a tiré à six reprises sur un vendeur ambulant croisé sur un pont.
Il s’agissait d’un père de famille sénégalais, âgé de 55 ans, en situation légale. Il a succombé à ses blessures. Le tireur a été arrêté par la police. Les enquêteurs assurent que le tireur « n’a aucun lien avec des mouvements extrémistes », et « a tiré au hasard ».
Cependant, la communauté sénégalaise à Florence rappelle qu’en 2011, deux autres compatriotes, également vendeurs ambulants, avaient été tués dans cette ville par un militant d’extrême droite. Elle pense que le Florentin a choisi sa cible. Soutenue par des activistes italiens de gauche, elle a donc organisé une manifestation pour dénoncer un « crime raciste » sur le pont Vespucci, le lieu du meurtre.
Un peu plus de 500 personnes étaient présentes. Parmi elles, plusieurs dizaines ont tenté de défier les forces de l’ordre en tenue anti-émeute. Mais l’imam de Florence, Izzedin Elri, qui était sur place, a réussi à calmer les manifestants. Un nouveau rassemblement contre le racisme se tiendra, samedi 10 mars, dans le chef-lieu de la Toscane.