C’est un lanceur d’alerte octogénaire qui a remporté ce mercredi 9 janvier le prix Olof Palme 2018 des droits de l’homme. L’Américain Daniel Ellsberg est connu pour avoir fait fuiter des documents confidentiels sur la planification de la guerre au Vietnam. Le prix Olof Palme est décerné chaque année par le mouvement travailliste suédois et qui porte le nom d’un ancien Premier ministre du pays scandinave, ardent défenseur des droits de l’homme et opposant à l’engagement au Vietnam.
En tant qu’analyste militaire Daniel Ellsberg a travaillé au Vietnam de 1964 à 1968. De retour aux Etats-Unis, il est chargé par le secrétaire de la Défense de rédiger un rapport top secret, intitulé « Prise de décision américiane au Vietnam de 1945 à 1968 ». 7 000 pages qui révèlent notamment des mensonges du gouvernement américain faits au public pour justifier la guerre au Vietnam.
En 1969 Daniel Ellsberg se pose cette question « que pourrais-je faire pour aider à mettre un terme à cette guerre, maintenant que je suis prêt à aller en prison pour cela ». Il tente de communiquer son rapport à différents députés qui refusent de le porter à lumière. Trois ans plus tard, le New York Times le publie sous le nom de Pentagon Papers.
Celui qui fut un temps perçu comme un traître à la nation américaine est donc aujourd’hui récompensé outre-Atlantique pour son profond humanisme et son courage moral exceptionnel.
Aujourd’hui âgé de 87 ans Daniel Ellsberg continue de lutter notamment contre les armes nucléaires. L’an dernier, il pointait du doigt le danger de projets de guerre « impulsifs et irréfléchis » du président Donald Trump.
rfi