Attentat du Musée juif de Bruxelles: Mehdi Nemmouche devant la justice

Le procès de l’auteur présumé de l’attentat du Musée juif de Bruxelles en 2014 s’ouvre ce jeudi 10 janvier. Mehdi Nemmouche, accusé de quatre assassinats, encourt à la réclusion criminelle à perpétuité.

Jusqu’à ce jour, ce que l’on sait de Mehdi Nemmouche se résume essentiellement au visage sombre de ses photos de l’identité judiciaire. Depuis son arrestation à Marseille le 30 mai 2014 à sa descente d’un bus en provenance de la capitale belge, une semaine seulement après l’attentat de Bruxelles, l’homme a opposé aux juges son droit au silence.

Depuis sa cellule de la prison de Leuze-en-Hainault en Belgique, l’auteur présumé de l’attaque du Musée juif de Bruxelles indique seulement nier les faits et qu’il fera part de sa vérité lors de l’audience.

Depuis quatre ans, Mehdi Nemmouche connaît un régime carcéral très strict : le régime de sécurité particulier individuel (RSPI). Il ne voit personne. Pourtant, il ne semble pas être affecté par la détention. Ses avocats décrivent un individu souriant, affable, cultivé. Aux antipodes de sa réputation de geôlier sadique qu’il s’était forgé en Syrie. En 2013, à l’hôpital ophtalmologique d’Alep, siège de l’organisation Etat islamique, les otages occidentaux, et notamment les journalistes français, l’avaient affublé du surnom de « cogneur ».

Après une enfance chaotique, Medhi Nemmouche semble s’être radicalisé seul, plus habité par le goût de l’aventure que par la religion, assurent ses avocats qui tous dépeignent un personnage étonnant. « Il se passionne non pas tant pour la religion que pour le jihad et pour les grands récits guerriers de jihadistes, notamment de ces dernières décennies », précise le journaliste Matthieu Suc, auteur des Espions de la terreur.

« Peut-être qu’il se radicalise tout seul dans son coin, mais après il va côtoyer d’autres islamistes radicaux qui sont prêts à passer à l’acte et qu’il va retrouver sur le théâtre syrien », ajoute Matthieu Suc. En l’occurrence des membres de la cellule dite de « Cannes-Torcy » qui commettront un attentat contre une épicerie juive de Sarcelles et retrouveront Mehdi Nemmouche en Syrie.

A la barre, Medhi Nemmouche, alias Abou Omar, fera peut-être le récit de sa courte existence.

 

rfi