Bientôt un mois après l’annonce par Donald Trump du retrait des troupes américaines de Syrie, c’est toujours la plus grande confusion dans la région. Mais ce week-end, dans une série de tweets, il a menacé la Turquie de « détruire son économie », réclamé aux Kurdes d’éviter toute provocation, et a rappelé qu’il n’était pas ami avec la Russie, l’Iran ou la Syrie.
Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
A l’exception d’un aparté vantant la beauté de la Maison Blanche sous la neige, Donald Trump a été particulièrement agressif sur Twitter ce week-end. Et quand le président américain s’immisce dans les questions géostratégiques, c’est rarement avec des pincettes.
Dimanche, il a tenu à rappeler que ses troupes en Syrie, bien que sur le départ, continuaient de combattre l’organisation Etat islamique, alors qu’il avait justifié son initiative de les retirer par l’élimination du groupe terroriste.
Puis, sans transition, il a menacé de « dévaster économiquement la Turquie » si cette dernière s’attaquait aux Kurdes, alliés des Américains sur ce terrain, à qui il a aussi ordonné d’éviter toute provocation.
Quand il a surpris son monde, et même ses conseillers, en prenant sa décision sur la Syrie, Donald Trump ne mesurait certainement pas toutes les conséquences pour le Moyen-Orient.
Ironiquement, c’est même le chef d’Etat turc qui, sans le vouloir, l’a encouragé à respecter précipitamment une hasardeuse promesse de campagne, « ramener ses hommes à la maison ». Depuis, le secrétaire d’Etat américain et le conseiller à la sécurité, chacun envoyé dans la région, rament pour tenter de rassurer les partenaires des Etats-Unis. Mais que valent leurs efforts de ces dernières semaines face à une nouvelle salve de tweetsprésidentiels impromptus ?
Rfi