El Niño pourrait faire son retour en 2019. Ce phénomène climatique bouleverse régulièrement le secteur des matières premières. Il provoque la sécheresse dans certaines régions du monde. Et la menace ne vise pas seulement les produits agricoles. Les mines seraient également touchées, en particulier en Amérique du Sud, alors qu’elles manquent déjà d’eau.
Le retour d’El Niño est une menace pour les activités minières, de plus en plus privées d’eau. Les services météo américains ont annoncé qu’il y avait deux chances sur trois que le phénomène climatique se reproduise en 2019, après avoir frappé en 2015-2016.
Production minière en chute
Les eaux de surface de l’est et du centre de l’océan Pacifique se réchauffent et cela risque de bouleverser à nouveau le régime des précipitations : en Amérique du Sud il pleuvra moins. Or les mines ont besoin de l’électricité que leur fournissent les barrages hydroélectriques dans cette région. La production des entreprises minières pourrait chuter au Brésil, en Colombie ou en Equateur, anticipe Fitch Solutions. L’an dernier déjà Kinross Gold avait vu sa production amputée de moitié dans l’Etat brésilien du Minas Gerais, à cause de la sécheresse.
Trois fois plus d’eau dessalée en 2029
L’eau est déjà un problème, plus au sud, pour les mines du Chili. Pour traiter le minerai cette fois, le Chili, qui est le premier producteur au monde de cuivre, consomme de plus en plus d’eau. Non seulement la teneur en cuivre diminue, il faut donc nettoyer plus de minerai pour obtenir le même tonnage de cuivre. Mais la production de cuivre du pays andin augmentera de 28% anticipe Cochilco, la commission chilienne du cuivre, d’ici 2029.
Or les régions minières sont souvent très sèches, comme l’Atacama. Et les autorités restreignent l’accès à l’eau. D’où le recours à… l’eau de mer. Les mines construisent peu à peu leurs propres usines de dessalement sur la côte Pacifique pour se fournir en eau. La consommation, 3 m3 par seconde, est encore trois fois moins importante que l’usage d’eau continentale, provenant des barrages ou des rivières. Mais Cochilco calcule que dans dix ans l’eau dessalée constituera presque la moitié de l’approvisionnement en eau des mines du Chili. Alors que la consommation d’eau continentale par les mines stagnera, la consommation d’eau dessalée devrait tripler en dix ans.
Rfi