Alors que de nombreux chefs d’Etat du continent américain se sont empressés de reconnaître le leader d’opposition Juan Guaidó comme le président par intérim du Venezuela, le chef de l’Etat mexicain est l’un des seuls à avoir refusé de le faire. Andrés Manuel López Obrador continue de considérer qu’à Caracas, Nicolás Maduro est le président légitime, élu démocratiquement.
Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Même si le Mexique reconnaît qu’il suit la situation de près, il considère qu’il n’y a aucun changement dans ses relations diplomatiques avec Caracas, pas plus qu’avec le gouvernement de Nicolás Maduro. Il applique ainsi les nouveaux principes établis par le président López Obrador, la non-intervention et la recherche de solutions pacifiques aux conflits.
C’est la même position de neutralité qu’avait déjà adoptée le Mexique en début d’année au sein du groupe de Lima. Il avait été le seul à ne pas signer une déclaration où 13 des 14 pays membres ne reconnaissaient pas le second mandat du président vénézuélien.
En raison de cette décision, López Obrador avait été accusé de soutenir Nicolás Maduro. Ce à quoi il avait répondu que la politique extérieure mexicaine n’était pas régie par la sympathie, mais par des principes constitutionnels comme la non-intervention.
Selon ses détracteurs, le chef d’Etat mexicain, élu avec plus de 53% des voix en juillet dans un scrutin présidentiel à tour unique, cherche à se réfugier derrière ces principes de politique extérieure pour éviter toute friction au niveau international. Car il estimerait avoir déjà suffisamment de problèmes à résoudre à l’intérieur de son pays pour ne pas s’en créer à l’extérieur.
Rfi