Le grand dialogue national centrafricain s’ouvre ce jeudi à Khartoum, au Soudan, entre les groupes armés et le gouvernement, sous l’égide de l’Union africaine. Il aura fallu plus d’un an et demi pour réussir à réunir les différentes parties autour de la table. Un pas en avant, mais les difficultés à surmonter lors de ce dialogue restent nombreuses.
L’objectif de ce dialogue est d’obtenir un accord de paix avec des processus d’implémentation et de suivi. Si certains participants déjà engagés dans les programmes de désarmement assurent de leur bonne volonté, d’autres sont plus frileux. La participation de Nourredine Adam du FPRC et d’Ali Darass de l’UPC n’était pas encore confirmée mercredi soir. Le climat de suspicion étant toujours très important.
En tout cas, le commissaire paix et sécurité de l’Union africaine, l’organisation qui chapeaute ces pourparlers, se félicite déjà de la présence de toutes les parties prenantes à ce processus, le gouvernement et les 14 groupes armés concernés.
La marge de manœuvre pour les négociations est limitée pour les autorités. Aujourd’hui, les groupes armés sont en position de force : ils détiennent près de 80% du territoire et sont bien armés. Un rapport récent de The Sentry a révélé les richesses accumulées par Abdoulaye Hissene grâce au conflit. Quel intérêt pour eux de négocier ?
Enfin, parmi la centaine de revendications compilées des groupes armés, les plus importantes concernent l’amnistie ou l’autonomisation des régions de la Centrafrique. Des conditions difficilement acceptables sans fouler au pied les conclusions des consultations populaires du Forum de Bangui de 2015.
Rfi