Après quatre ans de dictature militaire, des élections vont finalement avoir lieu en Thaïlande, le 24 mars prochain. Avec, à la clé, un nouveau Parlement et un nouveau Premier ministre, la plus haute fonction politique du pays. Les candidats ont jusqu’à vendredi pour venir s’enregistrer dans leurs circonscriptions. La procédure a commencé lundi 4 février 2019.
Avec notre correspondant à Bangkok, Carol Isoux
C’est dans une ambiance calme mais enthousiaste que les candidats aux élections législatives thaïlandaises viennent s’enregistrer. Dans ce stade de sport à la périphérie de Bangkok, plusieurs centaines d’entre eux sont venus briguer les 30 sièges de la capitale, accompagnés de petits groupes supporters.
Des instructions ont été données par le gouvernement pour éviter toute extravagance. Pourtant, malgré le grand nombre de candidats, certains craignent qu’après quatre ans de dictature, le système démocratique ne fonctionne pas à plein, explique le docteur Pichet, du parti Nation et développement.
« Je pense que les Thaïlandais sont très soulagés d’enfin avoir des élections, conformément à leur Constitution, dit-il. Mais cela fait tellement longtemps, nous avons très peur que tous ceux qui ont le droit de voter ne viennent pas voter. On n’a pas eu de vrai système démocratique depuis plusieurs années. Même après ces élections, le peuple va voter certes, mais est-ce que ce sera vraiment un gouvernement démocratique ? Je vous le demande. »
L’armée se réserve en effet de pouvoir nommer les 250 membres du Sénat. Il ne lui faudrait donc que 126 sièges pour garder le contrôle du pays. Mais le parti militaire devra affronter les deux poids lourds de la politique thaïlandaise, les démocrates, parti conservateur chouchou des classes urbaines aisées, et l’ancien parti des « chemises rouges », soutenu par les campagnes.
Rfi