Maurice: impliquée dans un scandale financier, la présidente va démissionner

La présidente de Maurice va démissionner courant mars, après près de 3 ans passés à ce poste honorifique. Ameenah Gurib-Fakim paye son implication dans un scandale financier. Elle est accusée d’avoir effectué des achats personnels avec une carte bancaire fournie par une ONG.

Le premier Pravind Jugnauth, qui détient le pouvoir exécutif, a annoncé, vendredi 9 mars, le départ de la présidente mauricienne. Une démission qui prendra effet après le 50e anniversaire de l’indépendance du pays, le 12 mars et avant la rentrée parlementaire du 27 mars.

Si le départ de la présidente est différé, c’est pour ne pas gâcher célébration de l’anniversaire de l’indépendance, à laquelle le président indien est convié.

Pendant au moins 48 heures, une cordialité de façade devrait donc prévaloir entre la présidente et le gouvernement. Puis, Ameenah Gurib-Fakim va faire ses valises du château du Réduit, où elle est en poste depuis juin 2015.

Au moins 25 000 euros d’achats sur une carte d’ONG

Biologiste, scientifique de renommée internationale, la première femme présidente de Maurice avait pourtant bonne presse jusqu’au 28 février. Sauf que, ce jour-là, le quotidien local l’Express a publié des documents bancaires qui prouvent que la présidente a utilisé à des fins personnelles une carte bancaire remise par l’ONG Planet Earth Institute. Une ONG financée, qui plus est, par le controversé Alvaro Sobrinho.

Proche du pouvoir angolais, poursuivi au Portugal et en Suisse, ce milliardaire angolais est soupçonné d’avoir détourné plus de 600 millions de dollars de la Banco Espirito Santo Angola lorsqu’il la dirigeait. Il aurait agi par le biais de sociétés-écrans alimentées par des opérations fictives de retraits d’espèces.

Lâchée par le gouvernement, Ameenah Gurib-Fakim a d’abord voulu rester en poste, affirmant n’avoir rien à se reprocher puisqu’elle a remboursé ses dépenses. Avant de se résoudre à l’inévitable.

 

rfi