Un opposant djiboutien réfugié en France, Mohamed Kadamy, comparaîtra mercredi 13 février devant un juge du Tribunal de grande instance de Paris. Des magistrats djiboutiens mettent en cause le président du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie à Djibouti (FRUD) dans une affaire «d’atteinte à l’intégrité des personnes». Les faits remontent à 2015 lors d’accrochages entre le Frud et l’armée. Pour Mohamed Kadamy, qui vit en France depuis près de vingt ans et a obtenu l’asile en 2006, il s’agit de représailles de la part du pouvoir djiboutien.
« C’est une intimidation, c’est une pression de plus, parce que depuis quelques mois le régime essaie par tous les moyens d’entrer en contact avec nous – avec le Frud – pour négocier», nous explique Mohamed Kadamy, joint par téléphone.
« Mais négocier, pour eux, cela veut dire rentrer dans leur rang, avoir quelques postes ministériels. Personnellement, nous voulons une transition (vers) la démocratie. Nous voulons une transition et ce n’est pas seulement des revendications du Frud, mais c’est des revendications de l’ensemble de la population et de l’ensemble des forces politiques – aujourd’hui -, d’opposition.
Et c’est ça qui fait problème pour Ismaïl Omar Guelleh. Il sait qu’il et très isolé – c’est par la force qu’il gouverne – et il est non seulement isolé à l’intérieur, mais il est isolé sur le plan extérieur. Donc aujourd’hui il y a une situation très, très difficile pour lui et donc il veut mener le combat jusqu’à Paris, contre les opposants qui incarnent aujourd’hui l’espoir et qui fait problème pour le Djibouti ».
Rfi