Aux Etats-Unis, l’état d’urgence permettrait au président Donald Trump d’avoir accès à des fonds fédéraux, notamment militaires, pour construire le mur qu’il avait promis à ses partisans à la frontière mexicaine. Mais plusieurs Etats ont déjà annoncé leur intention de porter plainte pour faire barrage à ce projet.
Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
La bataille contre l’état d’urgence national va se jouer au Congrès et devant les tribunaux. Cette déclaration « est une honte nationale », a écrit le gouverneur de Californie sur Twitter dimanche 17 février.
Avec plusieurs autres Etats, dont celui de New York, Gavin Newsom promet de lancer des poursuites en justice de façon imminente contre le gouvernement, sans doute dès cette semaine.
Selon lui, il n’y a ni urgence ni crise migratoire à la frontière mexicaine. Le nombre de franchissements illégaux serait même au plus bas depuis plus de trente ans, il s’agirait donc d’une crise fabriquée de toute pièce par le président pour tenir sa promesse phare de campagne.
Contourner le Congrès
Après 35 jours de paralysie de l’administration américaine et l’échec de son premier bras de fer politique, cette procédure d’urgence nationale permet en tout cas à Donald Trump de contourner le Congrès pour puiser 7 milliards de dollars dans le budget du Pentagone mais aussi dans des fonds d’aide aux catastrophes naturelles et de lutte contre la drogue, pour construire son mur anti-immigration.
Les démocrates promettent de tout faire pour le bloquer mais, pour ce faire, il leur faut atteindre la majorité des deux tiers à la Chambre mais aussi au Sénat où ils sont minoritaires. En attendant, l’administration Trump affiche sa confiance. Ce dimanche, sur la très conservatrice chaîne de télévision Fox News, l’un des conseillers du président américain a assuré que des centaines de kilomètres de mur seront érigées d’ici 2020, date de la prochaine présidentielle.
Rfi