En RDC, la flambée de violence se poursuit en Ituri dans le nord-est du pays. Dans la nuit de lundi à mardi, 41 personnes ont été tuées par des assaillants non identifiés dans de nouvelles attaques dans le territoire de Djugu, à plus de 2 000 km de Kinshasa.
Selon plusieurs sources, les attaques ont eu lieu dans au moins trois villages de la collectivité de Bahema-Nord : Djo, Gbi et Takpa. A chaque fois, des hommes armés de flèches, de machettes et de fusils auraient commencé par incendier les maisons avant de s’en prendre aux villageois. Les attaques auraient fait entre 39 et 41 morts, selon les sources. Les victimes étaient pour la plupart issues de la communauté Hema.
Comme lors des deux attaques précédentes, ce massacre a visé des villages du territoire de Djugu, au nord du chef-lieu de Bunia. La zone est en proie à la violence depuis décembre.
La tuerie a eu lieu alors que le ministre de l’Intérieur se trouve dans la région depuis plusieurs jours. « Si les violences continuent même lorsque le ministre est sur place, qu’en sera-t-il après son départ », s’inquiète le responsable d’une ONG. Les habitants s’interrogent aussi sur le rôle des forces de sécurité et leur capacité à protéger les populations, alors que plus de 200 000 personnes déjà ont fui ces attaques.
Le député Grégoire Lusengué interroge sur l’origine de ces violences
Pourquoi les autorités n’arrivent-elles pas à protéger la population ? Pourquoi la justice ne fait-elle pas son travail ? Les questions sont nombreuses et elles sont posées notamment par le député Grégoire Lusengué, porte-parole des parlementaires de l’Ituri, que RFI a joint.
« La situation que nous vivons aujourd’hui dans le territoire de Djugu nous dépasse, parce que l’ensemble de la province de l’Ituri était dans une paix totale. Mais d’une manière brusque et d’une manière inexpliquée, il y a eu des tueries, il y a eu des incendies de villages dans le territoire de Djugu. Et peu à peu, la situation s’est dégradée.
Et nous nous posons beaucoup de questions. [Alors que] depuis plus d’une semaine, le vice Premier ministre et sa délégation séjournent en province de l’Ituri, les tueries continuent, le massacre continue. Nous disons : qu’est-ce qui est à l’origine de tout ça ? Parce que je vous confirme, ce qui se passe en Ituri aujourd’hui n’est pas un conflit intercommunautaire.
On a arrêté certains assaillants. Pourquoi toutes ces personnes-là ne peuvent pas être jugées pour que peu à peu nous puissions commencer à identifier les auteurs de ces crimes ? Nous avons besoin que la justice soit rendue pour décourager les criminels et les assaillants. Il faut que l’Etat s’implique d’avantage et joue pleinement son rôle ».
rfi