De la Présidentielle 2019, Ousmane Sonko a été la révélation politique et son parti, Pastef, la détonation électorale du scrutin. Comme le dit si bien le journaliste-chroniqueur Bachir Fofana, en deux ans, Ousmane Sonko et Pastef ont multiplié par 20, leur électorat.
Ousmane Sonko et Pastef, c’est le prolongement de Majmouth Diop et de PAI. Mais en plus et en mieux, Ousmane Sonko et Pastef, c’est le prolongement de Cheikh Anta Diop et du RND. Mais en plus et en mieux, Ousmane Sonko et Pastef, c’est le prolongement de Mamadou Dia et du MSU.
Majmouth Diop et le PAI, tout comme Cheikh Anta Diop et le RND et Mamadou Dia et le MSU, étaient nationalistes et panafricanistes. Sonko et Pastef sont patriotes et mondialistes. Le Nationalisme est enracinement et rejet de l’Autre. Le Patriotisme est enracinement et enrichissement, dans la défense, avant tout, après tout et par-dessus tout, de ses intêréts vitaux. En tout temps et en tout lieu. Même s’il faut conjuguer avec…. l’Autre.
Sonko et Pastef, viennent de se révéler aux Sénégalais, comme les héritiers et continuateurs d’une certaine vision politique, celle des Majmouth Diop et PAI, Cheikh Anta Diop et RND et Mamadou Dia et le MSU. Le plus et le mieux chez Sonko et Pastef, résident dans le fait que la lutte continue (l’indépendance fonctionnelle après celle organique) mais intégrent et prend en charge une autre dynamique de conflictualités diffuses que sont la globalisation qui est à la fois totalité et morcellement et; les innovations technologiques qui retracent les frontières du village planétaire et redéfinissent le rapport d’abord à Soi, à Nous et aux Autres.
Et justement, parceque l’offre politique de Sonko et Pastef, est en mieux et en plus de l’offre politique de Majmouth Diop et PAI, Cheikh Anta Diop et RND, Mamdou Dia et le MSU, que Sonko et Pastef gagneraient à ne pas commettre les erreurs stratégiques qu’ont commises ses illustres devanciers. Majmout et PAI, Cheikh Anta Diop et RND, Mamdou Dia et MSU, étaient, dans leurs combats idéologiques, dans la guerre politique totale. Sonko et Pastef, dans leurs combats doctrinaires, devront être plus dans une bataille politique tactique. Deux situations l’en expliquent amplement.
1) Avant la proclamation provisoire des résultat, le jour même du scrutin, vers minuit, Sonko a tenu un point de presse conjoint avec Idy pour réclamer un second tour. De deux choses, l’une: ou bien Sonko a commis une faute politique (qui se paie cash) ou alors Idy a piégé Sonko.Que le président Macky Sall passa au tour, fut le plus grand bien politique pour Sonko et Pastef. Car, à l’éventualité d’un second tour, Sonko allait se retrouver dans un véritable dilemme/drame cornelien et il n’y a jamais de tête lucide entre les termes d’un choix. D’autant plus qu’à l’éventualité d’un second tour qui mettrait aux prises Macky et Idy, »l’anti-système » qui détiendra les cartes en main pour mettre fin au »système », devra, soit, appeler à voter pour Idy ou s’abstenir à donner tout consigne de vote. On sera alors toujours dans le »système ». Ce qui fera désordre, incohérence et inconséquence chez Sonko et au Pastef…..
2) Après la proclamation provisoire des résultats, Sonko, lu dans la presse, aurait déclaré que la victoire de Macky Sall »est une victoire sans gloire ». Certes, mais c’est quand même une victoire et elle est loin d’être une victoire à la Pyrrhus (Macky a fait 3 fois le score de son suivant). En stratégie politique, que Sonko félicita Macky n’a rien d’affligeant, au contraire, l’acte le grandit, l’humanise et décrispe la tension politique en l’air d’une part , et d’autre part, le démarque et le repositionne dans l’opposition parcequ’il le projette déjà dans les enjeux du futur-présent (locales, législatives, présidentielle). Lui, Sonko, »le vainqueur symbolique » de la présidentielle 2019, a désormais fini de gagner dans le coeur des Sénégalais, la dignité d’un Chef d’Etat et en tout temps et en tout lieu, devrait parler et agir en tant que telle. Sur sa route pour les enjeux du futur-présent, Sonko a tout à gagner et beaucoup à perdre, s’il continue à se tromper d’adversaire politique qui ne peut plus être Macky Sall mais lui même Sonko, à travers ses Actes (politiques) et son Verbe.
En 2012, Macky Sall avait tapé dans l’oeil des Sénégalais. En 2019, Macky a parlé dans la tête des Sénégalais. En 2024, (peut-être) Macky entrera définitivement dans les coeurs des sénégalais. En 2019, Sonko a tapé dans l’oeil des Sénégalais. D’ici à 2024, Sonko devra parler dans la tête des Sénégalais. Et qui dit »parler » dit le Verbe et le Verbe est »Acte » aussi. Au commencement était le Verbe. Qui a le Verbe a la communication. Qui a la communication a la communion. Qui a la communion a la communauté. Parce qu’au commencement était le verbe, disait le Roi Hassan II du Maroc.