Arrêté par la police de Malika ce 5 mars, le boutiquier Mouhamed Thiam, accusé d’avoir tué le petit Ahmad Seydi, file tout droit vers la chambre criminelle de Dakar.
Face aux enquêteurs, le présumé meurtrier a reconnu sans ambages avoir abrégé la vie de l’enfant. « C’est moi qui l’ai tué. Je l’ai noyé dans la vase que j’avais rempli d’eau dans ma boutique. J’ai agi par vengeance, car son papa m’a jeté un mauvais sort qui est à l’origine de la maladie dont je souffre », aurait déclaré Mouhamed Thiam. Par la suite, le présumé meurtrier aurait soutenu l’avoir mis dans un sac avant de le jeter dans les filaos de Malika. Ce n’est qu’après plusieurs jours de recherches que le corps sans vie du bambin a été retrouvé.
Contacté par Seneweb, une robe noire a plaidé la culpabilité du mis en cause. « Ce n’est ni plus ni moins qu’un assassinat. Il a conçu et préparé son acte de sang-froid (la préméditation) et son projet de retirer la vie à l’enfant se déduit du mobile qui sous-tend ce crime odieux : la vengeance », a laissé entendre le juriste. Étayant son argumentaire, notre interlocuteur avance que les aveux du boutiquier laissent penser qu’il a agi en connaissance de cause et, donc, en parfaite possession de ses moyens.
« La volonté de donner la mort est indiscutable. Tout comme le souci de brouiller les pistes en se débarrassant du corps. La peine évidente est celle des travaux forcés à perpétuité, c’est-à-dire la prison à vie. Par rapport à une atténuation ou à une gravité de sa responsabilité pénale par rapport à son profil et aux circonstances de la cause, il appartient aux juges d’apprécier », renseigne l’avocat. Mouhamed Thiam attend d’être déféré au parquet où le procureur devra choisir le juge d’instruction qui doit hériter du dossier en vue de l’inculpation du mis en cause pour assassinat