Avec 30 magasins répartis entre le Sénégal et la Mauritanie, l’activité africaine d’Auchan reste très minoritaire au sein du groupe. Mais s’avère particulièrement rentable, alors que le groupe affiche des chiffres en baisse partout ailleurs.
Alors que le groupe Auchan vient de présenter un bilan particulièrement morose pour l’année 2018, avec un chiffre d’affaires en baisse de 3,2 %, l’Afrique est le seul continent où les ventes du groupe ont augmenté.
Implanté en Afrique depuis 2015, avec 28 magasins au Sénégal, et 2 enseignes en Mauritanie, Auchan voit ses revenus africains plus que doubler, passant de 40 millions d’euros en 2017 à 101 millions d’euros en 2018 (+ 152,5 %). Bien que très minoritaire dans l’activité totale de l’entreprise, le continent voit ainsi sa part doubler (de 0,1 à 0,2 % du résultat global).
Au Sénégal, malgré la grogne du collectif « Auchan dégage », le groupe français semble ainsi s’installer dans le paysage commercial local, depuis sa première ouverture d’enseigne en 2015, d’abord sous l’enseigne Atac, puis en rachetant, en septembre 2017, les magasins Citydia. Une stratégie d’expansion réussie : le groupe compte désormais 28 points de vente, tous sous la marque Auchan.
Le déploiement est plus lent en Mauritanie, où l’aventure a également commencé en 2015 via un franchisé local constitué par un groupe d’investisseurs mauritaniens. Alors que l’objectif initial était d’ouvrir « une vingtaine de supermarchés en cinq ans » dans les principales villes du pays, seuls deux magasins ont à ce jour ouvert leurs portes.
CFAO, un nouveau concurrent
Si l’expansion de la marque au Sénégal a été relativement facile du fait du rachat de Citydia, son principal concurrent, le groupe doit désormais faire face à un nouvel acteur dans le paysage dakarois : le groupe français CFAO, qui a ouvert sa première enseigne Carrefour Market à Dakar, en janvier 2019 et projette d’implanter, d’ici 2020, trois magasins de sa nouvelle enseigne low-cost destinée aux couches populaires, Supeco.
Un défi qui pourrait s’avérer plus délicat que la simple concurrence avec l’acteur historique Casino, dont l’ex-directeur commercial d’Auchan, Laurent Leclerc, estimait en 2015 ne pas craindre le créneau haut de gamme, les deux acteurs visant cette fois la même clientèle.
Les accusations de dumping et de concurrence déloyale envers les petits commerçants par le collectif « Auchan dégage » ont en outre amené le gouvernement à publier un décret visant à réglementer l’activité des supermarchés, mais celui-ci a été jugé insatisfaisant par les membres du collectif. Les discussions se poursuivent.