Les tueries de Christchurch ont mis en émoi le monde, avec plus d’une quarantaine de morts, tous des musulmans.
Le tueur, un suprémaciste blanc, montre à la face du monde le véritable visage de l’extrémisme sous toutes ses coutures (religieuse, raciale et idéologique). Au Sénégal, pays à majorité musulman, les gens ont fermement condamnés l’attaque et se joint à la vague de solidarité mondiale envers les victimes (que leurs âmes reposent en paix).
Et les sénégalais, à travers cet événement doivent se remettre en question car en jetant un coup d’œil autour de nous, on peut se rendre compte du mal que cause l’extrémisme à nos voisins : le Mali est presque séparé en deux avec des djihadistes qui se promènent partout ; en Guinée Conakry, L’ethnicisme plombe le développement de ce bel pays ; la Cote d’Ivoire, après avoir frôlée la partition à cause de « l’ivoirité », a du mal à réconcilier ses fils jusqu’à présent.
Senghor, quoi qu’on puisse l’accuser avait vu juste, et en collaboration avec les khalifes généraux de l’époque, il avait su bâtir un état nation où toutes les religions se toléraient, avec les parentés à plaisanterie sans compter la mise en place progressive de mécanismes permettant aux citoyens sénégalais d’aller vers le développement sans forcer les choses.
Ainsi on ne peut qu’avoir peur quand la majorité des jeunes sénégalais adhère à la vision d’un homme politique qui ne prône que l’intolérance sous toutes ses formes et qui pense détenir la vérité. Ses maîtres à penser qui se trouvent en orient (Arabie saoudite, Qatar, Algérie, Egypte) ayant assez pratiqué l’extrémisme avec ses limites commencent à changer de méthodes et deviennent de plus en plus ouverts au reste du monde. Et si on jette un coup d’œil sur l’histoire mondial, le tiers des problèmes du monde est causé par des utopistes, intégristes qui se pensent investie d’une mission divine, et donc habilités à massacrer et forcer les gens à adopter leurs visions.
Pourtant un esprit qui réfléchit, saura d’avance que c’est à travers la différence qu’on peut se définir en tant qu’individualité et que si tout était nivelé et nickelé, on ne verrait pas la nécessité d’aller plus loin que nos limites. L’autre (le transgresseur) est nécessaire dans une société afin de permettre au système dans sa quête de perfection, de se renouveler à chaque fois.
L’extrémisme fait appel à l’immobilisme (économique, social et culturel), alors que la nature nous enseigne chaque jour les vertus de l’évolutionnisme en développant de nouvelles espèces (minérales, végétales et animales), tout ça dans la logique de la basse entropie.
Le Sénégal qui a toujours été un pays de tolérance et pardon, exception ouest africaine, commence à montrer des signes inquiétants et c’est le moment de prendre le taureau par les cornes afin d’éradiquer tout ce qui peut être le terreau de l’extrémisme (pauvreté, analphabétisme et exclusion).
La nature nous rappelle sans cesse les vertus de la tempérance à travers l’homme, fait de contraires (le chaud et le froid) qui s’équilibrent afin de donner au corps une température tiède, ce qui nous permet de vivre. Par analogie, la bonne marche du monde va de pair avec la tolérance envers toute chose.
Toumany Etienne Camara Actuvision.com