La Chambre des communes britannique a voté lundi 25 mars au soir contre le gouvernement et en faveur d’un amendement qui veut prendre le contrôle de l’agenda parlementaire. Un événement sans précédent au Royaume-Uni.
Avec notre correspondante à Londres, Marina Daras
La Première ministre britannique a perdu lundi soir le contrôle de la Chambre des communes. Les députés, dont une trentaine de conservateurs et quelques ministres, ont voté contre les ordres du gouvernement.
En outre, trois secrétaires d’Etat du gouvernement de Theresa May ont démissionné lundi soir en désaccord avec sa stratégie sur la sortie de l’UE, lors d’une soirée dramatique qui a vu le Parlement britannique voter pour reprendre le contrôle de l’agenda du Brexit.
Richard Harrington (Industrie), Alistair Burt (Affaires étrangères) et Steve Brine (Santé) ont tous les trois démissionné afin de pouvoir voter librement en faveur de l’amendement Letwin.
Cet amendement doit donner à la Chambre des communes la possibilité de tenir une série de votes indicatifs sur différentes options de Brexit, dans l’espoir qu’une majorité de députés se prononcent en faveur d’une même solution. Parmi les six options qui seront proposées, celle d’un deuxième référendum européen. Les députés auront également le choix de voter pour un accord similaire à celui de la Norvège, l’adhésion permanente à l’union douanière ou même l’annulation complète de Brexit.
Ces votes, qui devraient avoir lieu mercredi, ne sont en théorie que des votes indicatifs, qui n’ont jusqu’alors jamais été tenus au sein de la Chambre des communes. Theresa May a refusé de dire si elle respecterait leur résultat mais cette défaite marque un tournant dans le chaos que sont devenues les négociations sur le Brexit.
Le vote des députés britanniques lundi soir par lequel ils ont repris le contrôle de l’agenda de la sortie de l’UE est « un dangereux précédent », a réagi le ministère chargé du Brexit dans un communiqué. « Cet amendement renverse l’équilibre entre nos institutions démocratiques et crée un dangereux et imprévisible précédent pour le futur ».
Rfi