Benyamin Netanyahu apparaît comme le grand vainqueur des législatives israéliennes. Benny Gantz, le rival du Premier ministre, fait machine arrière et reconnaît s’être un peu précipité pour proclamer sa victoire. Les consultations pour la désignation du nouveau chef de gouvernement devraient débuter dès demain. Il est évident que Netanyahu sera chargé de former la nouvelle coalition. Mais, de l’avis général, la tâche ne sera pas aisée.
Avec près de 24 heures de retard, les dirigeants de la coalition Bleu Blanc reconnaissent leur défaite. Et ils s’engagent à combattre Benyamin Netanyahu depuis les bancs de l’opposition. Nous transformerons la Knesset en véritable champ de bataille, affirment-ils.
Les résultats officiels des élections israéliennes n’ont pas encore été rendus publics. En principe, le décompte des voix des militaires et des diplomates devrait s’achever demain à la mi-journée, rappelle notre correspondant Michel Paul. Et ils pourraient provoquer plusieurs changements dans la configuration du nouveau Parlement.
Début des tractations
Les tractations non officielles pour la formation de la nouvelle coalition gouvernementale ont débuté. On note déjà des demandes de la part des futures partenaires du Likoud qui risquent d’être problématiques pour Benyamin Netanyahu. Notamment de la part d’Avigdor Lieberman, l’ancien ministre de la Défense dont la démission avait provoqué les élections anticipées. Il réclame à nouveau le même portefeuille avec carte blanche pour agir à Gaza.
Pour autant, si la formation d’un gouvernement s’annonce complexe, elle devrait s’avérer plus facile qu’en 2015, car le Likoud sort renforcé de ces élections alors que plusieurs de ses partenaires « naturels » de coalition sont, eux, affaiblis, analyse Reuven Hazan, professeur de sciences politiques à l’université hébraïque de Jérusalem.
« On parle d’une majorité de 65 sièges sur 120 et nous avons trois partis qui ont 4 ou 5 sièges. Il y aura un besoin de rallier probablement deux d’entre eux, mais pas les trois. Donc, Netanyahu est dans une position nettement plus confortable maintenant qu’il ne l’était avant, lorsque Kahlon avait dix sièges et était faiseur de roi. »
Face à l’opposition et aux enquêtes
L’absence d’un partenaire de coalition indispensable le rend moins vulnérable à la pression de ses alliés. Mais Benyamin Netanyahu reste sous celle d’une opposition forte et d’une possible mise en examen dans trois affaires de corruption, relève Reuven Hazan, interrogé par notre correspondantGuilhem Delteil. « Parce qu’il a une opposition qui est au coude-à-coude avec lui, parce qu’il a le procureur général sur le dos, c’est certes un début clair de son cinquième mandat, mais ce cinquième mandat pourrait être le plus court. »
Yaïr Lapid, le numéro deux de l’alliance Bleu et Blanc, affirme déjà se préparer pour des élections l’année prochaine. Et Netanyahu, lui, va devoir faire face à un autre problème : une nouvelle phase de son processus d’audition débute demain. Les avocats du chef du gouvernement israélien vont recevoir demain les pièces à conviction qui l’incriminer afin qu’ils préparent sa défense.
Rfi