Les pouvoirs publics ont l’obligation de prendre, sans tarder, les mesures qui s’imposent pour éviter que la énième crise qui se déroule présentement à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis ne dégénère.
Les responsables d’Ufr, les enseignants, membres du Crous et représentant du ministère de l’Enseignement supérieur ont, dans une résolution dont SeneWeb a obtenu copie, « condamné les agressions dont ont été victimes des enseignants de l’Université Gaston Berger dans le cadre de l’exercice de leur mission ». Mieux, l’Assemblée de l’université a « demandé la traduction devant le Conseil de discipline des étudiants identifiés et de tous les membres de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) qui ont dirigé le mouvement ». Sans parler de la grève de 72 heures décrétée par le Bureau régional du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) de Saint-Louis.
« S’il y a une structure qui mérite d’être dissoute, c’est le SAES qui a… »
Dans ce tohu-bohu indescriptible, la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) a décidé d’élever la voix. Et de préciser qu’elle a entamé une série de négociations et d’alertes depuis le début du mois de janvier. C’est dans cette logique qu’elle a rencontré à plusieurs reprises les autorités internes (Recteur et Dg du CROUS), les autorités externes concernées (DG SONES, DG ONAS, Amnesty International et les familles religieuses).
Aussi, « face à la situation de précarité extrême que les étudiants vivent depuis quelques semaines à cause du non-respect des engagements de l’autorité et malgré les 48 heures de cessation d’activités pédagogiques non renouvelables décrétées lundi sous forme d’alerte », la fosse septique a continué de se déverser même dans le restaurant rendant le campus invivable. Toutes choses qui font que la CESL a décidé de convoquer, à nouveau, la base à une Assemblée générale pour statuer sur la situation.
Les étudiants de liste les deux décisions qui ont été prises : « Descendre sur la route nationale pour se faire entendre et prélever symboliquement une partie des eaux usées qui se déversent devant nos portes et nos restaurants et la verser devant les portes des autorités sous forme de protestation ». D’ailleurs, souligne la CESL, « il n’a jamais été question de saccages, de menaces ou d’attaques physiques, contrairement aux accusations du SAES ». Et d’attaquer : « S’il y a une structure syndicale qui mérite d’être dissoute, c’est bien le SAES qui a brûlé, aux yeux de toute la population sénégalaise, une loi nationale ».
Toujours « dans une logique de résoudre pacifiquement les problèmes des étudiants et osant espérer que ses revendications seront diligentées dans les meilleurs délais », la CESL soutient avoir rencontré « le Gouverneur de la région de Saint-Louis en présence du Recteur, du Directeur du CROUS, du Préfet, du Commandant de la Légion Nord, du Commissaire central et de leurs collaborateurs ». Non sans « réitérer son engagement pour la cause de l’étudiant et appeler ses camarades à resserrer les rangs pour préserver l’intérêt général ».
« La dictature des étudiants a suffisamment duré »
Pendant ce temps, les syndicats de travailleurs de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) sont, eux aussi, montés en créneau suite aux actes de vandalisme perpétrés par les membres de la Coordination des étudiants de de Saint-Louis (CESL). Et c’est pour décréter 48 heures de grève renouvelables et inviter l’État à sévir « contre des étudiants délinquants ».
Le Secrétaire général du syndicat des travailleurs des établissements scolaires et universitaires (STESU), Ousmane Ndiaye, de marteler : « Nous allons décréter 48 heures de journées noires contre la violence et l’indiscipline. La dictature des étudiants a suffisamment duré. Aujourd’hui, la peur doit changer de camp. Ces étudiants n’ont fait que récidiver. C’est pourquoi le personnel administratif, technique et de service dit non, ça suffit. Nous ne sommes plus en sécurité dans ce temple du savoir. Tous les efforts que nous avons consentis depuis mai 2018 seront anéantis par ce groupe d’étudiants si les autorités étatiques ne prennent pas des mesures courageuses ».
Ndéné Sarr du Syndicat du Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis (CROUS) d’enfoncer le clou : « Maintenant, on a des voyous devant nous. Nous n’accepterons plus que des étudiants viennent nous attaquer. Nous faisons appel aux autorités étatiques avant qu’il ne soit trop tard ».