Shell comparaît mercredi 17 avril devant un tribunal néerlandais. Début avril, une demi-douzaine d’ONG de défense de l’environnement a déposé une action de groupe contre le pétrolier pour « inaction climatique », et non-respect de l’Accord de Paris sur le climat.
Aux côtés de ces associations, 17 000 Néerlandais se sont portés partie civile. Parmi les ONG, l’antenne néerlandaise des Amis de la terre, et Greenpeace. « Actuellement, il y a un vide juridique. Les États ont l’obligation de réduire leurs émissions, mais les compagnies mondiales, qui peuvent être plus grosses que certains États, n’ont aucune obligation. Nous attendons de la justice qu’elle comble ce vide juridique en condamnant Shell à adapter sa politique économique aux accords de Paris sur le climat », explique Kees Kobbe, chargé de campagne sur les questions climatiques et énergétiques de Greenpeace dans le pays.
Réduire ses investissements dans l’énergie fossile
Il espère qu’avec cette assignation à comparaître, Shell sera légalement contraint de réduire ses investissements dans l’énergie fossile. « Nous poursuivons Shell aux Pays-Bas car c’est une entreprise anglo-néerlandaise, et parce qu’il y a un précédent important aux Pays-Bas. Dans une affaire précédente, la justice a ordonné au gouvernement de réduire ses émissions de CO2. Par conséquent, nous espérons qu’elle va aussi ordonner à Shell de réduire ses émissions », poursuit l’humanitaire. Il assure : « Les conséquences de cette affaire seraient énormes ! Shell a des activités partout dans le monde. Cela signifierait que toutes les compagnies pétrolières doivent réduire leurs émissions. »
Le géant pétrolier est responsable de 1,7% de toutes les émissions de gaz à effet de serre entre 1988 et 2015, selon une étude publiée il y a deux ans sur les 100 entreprises les plus polluantes. Shell fait également partie des cinq grandes sociétés pétrolières et gazières qui ont dépensé plus d’un milliard de dollars en lobbying contre la législation sur le climat depuis l’Accord de Paris.
Rfi