De violents heurts ont éclaté à Cotonou quelques heures après l’annonce des premiers résultats des législatives, marquées par un taux d’abstention historique.
Cotonou a vécu plusieurs heures de vives tensions mercredi 1er mai. Craignant l’arrestation imminente de l’ancien chef de l’État Thomas Boni Yayi, dont le domicile était encerclé par la police, des opposants béninois se sont soulevés dans les rues de la capitale économique.
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au président Patrice Talon, promettant de « le faire partir », avant d’être dispersés par des jets de gaz lacrymogène. Ils ont mis le feu à une station-service proche du palais présidentiel et ont incendié des commerces ainsi que des banques.
Des soldats armés, des chars, et d’importants effectifs de police ont été déployés à travers la ville, et particulièrement dans le quartier de Cadjehoun, où réside Boni Yayi, de même qu’autour des sièges des grands médias.
Démenti des autorités
Face à ces manifestations impromptues, la capitale économique du pays s’est vidée en une heure. « Nous ne reconnaissons pas notre pays », a expliqué un jeune manifestant, Abdul Wahab. « Apres l’arrestation des journalistes et des acteurs politiques, c’est le tour des anciens chefs d’État, mais Talon nous aura sur son chemin. On ne laissera pas sa dictature prendre le pays en otage », a-t-il indiqué à l’AFP.
De son côté, le ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia, a démenti toute intention d’arrêter l’ancien président « C’est une fake news », a-t-il martelé lors d’un point de presse, assurant que les forces de l’ordre avaient été déployées pour empêcher des rassemblements de manifestants.