Les fonctionnaires français descendent dans la rue jeudi 9 mai. Une centaine de manifestations prévues dans toute la France, notamment à Paris. Neuf syndicats, c’est-à-dire la totalité des organisations représentant la fonction publique, ont lancé cet appel pour combattre le projet de loi du gouvernement qui prévoit notamment de recourir davantage aux contractuels et non aux fonctionnaires. Les syndicats demandent également des augmentations d’effectifs et de salaires.
Un projet de loi qui vise à réduire le statut et les missions de la fonction publique, voire à la privatiser selon le syndicat FSU. « Cela fait maintenant un an que nous disons au gouvernement que cette orientation pour la fonction publique est mauvaise, nous explique Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, Fédération syndicale unitaire. Nous dénonçons ce projet de loi qui vise à moins de fonction publique, plus de précarité, qui vise même à privatiser un certain nombre de services de la fonction publique.
Lorsque nous rencontrons les parlementaires, ils ont l’air de se satisfaire que nous puissions envisager des privatisations de services dont on ne sait pas exactement lesquels et dont on peut s’imaginer que de l’éducation au service de voirie, il y ait des espaces pour faire entrer les marchés privés à la place des services publics. Ce 9 mai, nous voulons dénoncer ce mouvement inverse qui consiste à ce qu’il y ait moins de service public et que nous livrions au privé un certain nombre de services. »
Même tonalité du côté du syndicat Solidaires-Fonction publique. « Dans ce projet de loi, il y a le recours au contrat accru, dénonceGaëlle Martinezde Solidaires. Pour nous, c’est une attaque inadmissible contre le statut de la fonction publique et qui ne nous permettra plus demain, à nos concitoyens, d’avoir accès aux services publics. Il y a la remise en cause des instances de représentation du personnel qui ne permettront plus la prise en compte des situations particulières, notamment de tout ce qui relève des problématiques d’égalité femme-homme. Il y a quand même une partie des rémunérations au mérite. Pour nous, ça ne va pas de pair avec le service public. Il y a la mobilité forcée et, pour nous non plus, ça ne peut pas aller de pair avec un service public de qualité. C’est juste pour accompagner les restructurations et les suppressions de services publics prévues par le gouvernement et annoncées. »
Aux revendications syndicales, le gouvernement répond par la négative: il n’y aura ni retrait ni renégociation de la réforme. « La réponse est non, pour une seule raison, nous avons eu quinze mois de concertation, six semaines de consultations officielles, ensuite j’ai accepté beaucoup d’amendements présentés par les deux syndicats qui ont joué le jeu des amendements, la CFDT et l’Unsa, et la commission des lois de l’Assemblée s’est saisie du texte qui sera examiné lundi », a assuré Olivier Dussopt, le secrétaire d’Etat en charge de la Fonction publique.
Cependant la CFDT et l’Unsa, comme les sept autres syndicats de la fonction publique (CGT, FSU, FO, Solidaires, CFE-CGC, CFTC, FA-FP), ont voté contre le projet de loi au sein des instances consultatives et insisté sur la nécessité de renégocier le projet de réforme.
Rfi