Est-il besoin de présenter Ousmane Ndiaye, plus connu sous le pseudonyme de Dago ? Sénégalais de souche, cet artiste, doté de plusieurs tours dans sa gibecière, s’illustre, depuis des lustres, à travers la photographie. Aussi, cet ex pensionnaire de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers, qui a choisi la femme comme thème de sa photographie, s’illustre-t-il par ses légendaires « femmes terres». En d’autres termes, Dago met en scène des femmes, « dépourvues de visages » (par pudeur, leur faciès est subtilement caché) avec une esthétique qui le dispute au sacré. Ce qui lui valut une notoriété, notamment chez Romano Prodi, pays dans lequel Dago est adulé comme ce n’est pas permis. Portrait.
De Dago, on peut dire sans risque de se tromper que les fées de l’art se sont unanimement penchées sur son berceau. En effet, on peut résumer la vie du passionnant et passionné Ousmane Ndiaye Dago à l’art, plus précisément au graphisme. Turlupiné prématurément par cette technique, Ousmane Ndiaye Dago se résolut, dès sa prime jeunesse, à se perfectionner. Il choisit alors l’Institut National des Beaux-Arts de Dakar avant de s’envoler en 1978 pour la Belgique. Le non moins jeune frère du colonel Oumar Ndiaye, au lieu de céder aux attraits ensorcelants de la belle vie flamande, s’inscrira, sitôt arrivé, à la prestigieuse Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers. Dago y restera durant cinq ans pour parachever son troisième Cycle en graphisme, cette discipline qui, faudrait-il le rappeler, consiste à créer, choisir et utiliser des éléments graphiques (dessins, caractères typographiques, photos couleurs…) pour élaborer un objet de communication et/ou de culture. « Chacun des éléments est symbolique et signifiant dans la conception du projet, selon les axes définis éventuellement avec d’autres intervenants du domaine de la communication, dans le but de promouvoir, informer ou instruire », renseigne Dago avant de renchérir : «le designer peut être défini comme le traitement.formel des informations et des savoirs. Le designer est alors un médiateur qui agit sur les conditions de réception et d’appropriation des informations et des savoirs qu’il met en forme».
Nanti de son parchemin en 1982, Dago reviendra au bercail. Nonobstant d’alléchantes propositions reçues chez les flamands. Ses premiers balbutiements de graphiste-designer se feront aux NEAS. Chargé de la production, ses domaines d’intervention tournaient autour de l’édition (illustration, affiche, communication d’entreprise, presse, édition, emballage de produits, publicité, web, signalétique, identité visuelle etc…) C’est ainsi que Dago apportera son expertise dans la conception du fameux « Souka Magazine » qui, malheureusement, a arrêté sa publication. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Dago, qui choisit la femme comme unique thème de sa photographie, tient sa première exposition photos en 1996 à la Galerie nationale. Ses ceuvres ont été exposées en France, en Italie et en Espagne. Il est également l’objet de plusieurs ouvrages dont Odes Nues (1998), textes et poèmes de Amadou Lamine Sall, Ousmane Ndiaye Dago « Femme terre » (2002), édité par Giampaolo Prearo Editore et DAGO Il Teatro Della Crudeltà (2002), édité par Cavour Art Festival. Dago est, également, le deuxième sénégalais après feu Moustapha Dimé à participer à la Biennale de Venise en juin 2001. L’exposition de Venise a eu lieu après celle de Valence, Barcelone et Bologne. Dago a également participé au lancement de la voiture Porsche dont le thème fut « Le corps et le moteur ». Il a aussi participé à une Biennale de Graphisme et de design en Tchécoslovaquie, à la Biennale de la Havane en 2003 et à une Exposition photos en Hollande etc… Lissa (Tableaux de l’artiste ci-dessous)