La jeunesse américaine prête à défiler contre les armes et pour son avenir

Près de 500 000 personnes sont attendues dans les rues de Washington pour demander une législation plus sévère sur les armes à feu, samedi 24 mars. C’est le point d’orgue du mouvement lancé par des lycéens de Parkland, après la fusillade qui a fait 17 morts à la mi-février. Un mouvement qui a essaimé dans tout le pays. La jeunesse américaine est bien décidée à faire bouger les choses.

Avec notre envoyée spéciale dans le Connecticut, Anne Corpet,

Lane Murdock a quinze ans et habite tout près de Sandy Hook, où une tuerie dans une école élémentaire a fait 26 morts, le 14 décembre 2012. Lorsque le mouvement des lycéens de Parkland a commencé, Lane s’est immédiatement investie. Elle en est convaincue, la jeunesse américaine « a du pouvoir » et va faire plier le Congrès. « S’il y a une chose qu’on ne peut pas arrêter dans la vie, c’est le temps. Quoiqu’il arrive, nous allons vieillir », rappelle-t-elle.

Pour « s’assurer d’être entendus », elle « incite les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales ». Et même ceux qui, comme elle, sont trop jeunes pour voter « peuvent ajouter de la pression en s’exprimant ». « Les enfants de l’avenir méritent de vivre dans une société sûre », conclut la jeune fille.

« De l’espoir pour ce pays »

Fortement médiatisé et très suivi dans tout le pays, le mouvement des jeunes contre la prolifération des armes constitue quelque chose de « vraiment nouveau dans la lutte contre la violence par les armes à feu », d’après Jeremy Stein, qui dirige l’association Connecticut contre les armes à feu.

Des mouvements similaires ont certes existé à d’autres époques dans l’histoire américaine, comme pendant la guerre du Vietnam, mais « ce qui se passe en ce moment est différent ». Ce militant constate que « des gens qui ont eu des armes toute leur vie coupent leurs liens avec la NRA. Il y a des entreprises qui ont financé le lobby des armes pendant des décennies qui ont cessé de le faire ». Autant d’éléments qui laissent entrevoir « un changement » et lui donnent « de l’espoir pour ce pays ».

I am marching for Drew. I am marching for the 49. I am marching so no one has to hide in a bathroom wondering if they’ll escape. So no one has to bury their friends. So no CHILD has to be afraid to go to school.

I march for our future. Why are you marching?

Mais attention à ne pas « seulement se concentrer sur ces tueries de masse, sur les fusillades qui ont lieu dans les banlieues », au risque d’oublier « la violence urbaine ». Car, « tant que la question des tirs qui sont échangés dans nos villes n’est pas réglée, nous ne cesserons pas notre combat contre les armes à feu ». Une lutte qui s’annonce encore longue, puisque sur le plan politique, le Congrès américain n’a pas bougé. Il n’est pour l’instant pas question de légiférer sur les armes à feu au niveau fédéral.

RFI