« Villa des arts » d’ Ousmane Ndiaye Dago : Un joyau au service de la créativité sénégalaise

Au quartier Hann Fort B, un bâtiment à étage se singularise au milieu du pâté de maisons. Avec son petit jardin au gazon dru offrant une charmante verdure, l’endroit sort désormais de l’ordinaire. Dans cette zone à forte habitation, où le trafic offre bruits étourdissants et pollution de l’air à certaines heures de la journée, l’édifice est devenu un refuge sûr. Cette « Villa des arts », que vient de créer le peintre, photographe et graphiste-designer Ousmane Ndiaye Dago, fait dorénavant de ce quartier de la commune de Hann Bel-Air un des points d’attraction de la capitale sénégalaise. Cadre commode et agréable, le bâtiment propose une élégance inédite au visiteur dès qu’il franchisse le seuil de l’édifice. Ici, l’art contemporain étale sa splendeur. Dans tous les coins et recoins de la maison, on trouve des œuvres emblématiques de la création sénégalaise. Pour l’inauguration de son joyau, Ousmane Ndiaye Dago a voulu jouer au symbolisme. Cela, en proposant une collection d’une dizaine d’artistes qui font, aujourd’hui, partie des emblématiques du pays. Entre la peinture et la tapisserie de Kalidou Kassé, la photographie de Mamadou Gomis et de son collègue Mactar Ndour, les œuvres de Daouda Ndiaye, Charlys Lèye, Kiné Aw ou encore Ibrahima Kébé…cette collection est un résumé qualitatif de notre création contemporaine. Du rez-de-chaussée au balcon en passant par le premier étage, ce sont des dizaines d’œuvres que la « Villa des arts » va accueillir du 22 mars au 23 avril prochain. L’exposition, qui s’étale sur un mois, permettra aux amoureux des arts plastiques et de la photographie de découvrir, dans la diversité et le dialogue, la beauté de cette collection reflétant la vivacité et le bouillonnement artistique sénégalais.

Du rêve à la réalité
C’est aussi une occasion de découvrir cet espace magnifique qui est le symbole d’un rêve d’artiste devenu une réalité.  Ousmane Ndiaye Dago, en transformant sa maison en galerie, a matérialisé son rêve. Lequel  est celui « de toujours exister par l’art, de perpétuellement faire vivre et revivre l’art, de cohabiter à chaque instant avec l’art ».  Mais, il n’y a rien d’impossible quand on est guidé par le feu de la passion. Et Ousmane ne vit que pour l’art. Cet ancien pensionnaire de l’Ecole des beaux-arts de Dakar sait bien comment repousser les limites de l’impossible pour réaliser son rêve. Construite sur fonds propres, la « Villa des arts » est le produit de l’endurance, de la patience et du sacrifice. « C’est fait avec mes propres petites économies, quelquefois me permettant de prendre des billets de banque dans la sacoche de ma belle-sœur Ndèye Khady, quand ce n’est pas dans les pochettes de mes enfants, Adama, Awa, Alioune et Cheikh, leur privant évidemment de certaines commodités et argent de poche… », soutient-il.  Cet espatse veut ouvert à tous les genres de créativité. Il ambitionne d’être l’un des réceptacles de l’ébullition culturelle portant depuis toujours l’identité du pays de Léopold de Sédar Senghor mais aussi un lieu de dialogue et d’échanges fructueux dont la finalité demeure le rayonnement de la culture sénégalaise. Conformément à la vision de son concepteur, la « Villa des arts » est formulée pour être une galerie d’art capable d’accueillir et de tenir des formats multiples d’expositions qui seront agrémentées, au besoin ou à l’occasion, de musique acoustique, de poésie ou même de chorégraphie épurée.

Espace d’exposition et d’expansion   
Aussi, d’après Ousmane Ndiaye Dago, la « Villa des arts espère bien ne pas en rester là. Car elle veut faire preuve de ses ambitions, de ses compétences, les nôtres à nous tous, pour développer notre art ». Attaché plus que jamais à son art, le photographe et graphiste-designer croit  en la créativité et à la formation comme du reste à la religion. C’est pourquoi il veut que  la « Villa des arts » soit en même temps un laboratoire d’initiation, de création et d’expressions artistiques pour tout le monde, enfants et adultes, femmes et hommes. Ousmane rêve d’un espace d’exposition et d’expansion d’art contemporain, un endroit qui abrite les riches et multiples expressions culturelles du Sénégal. « La modernité du lieu, sa surface et la beauté de ses volumes se prêtent admirablement à la composition et à la contemplation. J’invite les artistes, les plasticiens, les sculpteurs et les photographes à investir cet espace pour se faire plaisir et faire plaisir aux autres », souligne-t-il.  En créant cette galerie, Ousmane Ndiaye Dago veut donner plus d’élan à l’art sénégalais en impulsant la culture de la qualité. Il désire également rompre avec les formats institutionnels reléguant l’art à des espaces souvent fréquentés par une élite. L’artiste compte créer un endroit où l’on peut se retrouver autour d’une multitude d’idées.  Il s’inscrit aussi dans un esprit d’innovation et d’ouverture.  Natif de Ndiobène (Tivaouane), Ousmane Ndiaye Dago est, aujourd’hui, l’un des plus grands peintres, photographes et graphistes-designer du  Sénégal. Dans son art, sa démarche reste centrée sur la femme. D’où toute son originalité basée sur le concept « Femme terre » allant au-delà  d’une simple question de sexe, mais d’idées et de création artistique. L’artiste excelle aussi dans l’illustration littéraire et  scientifique.

Abdou Latif Coulibaly, ministre de la culture

«L’entreprenariat culturel interpelle notre attention…»

Le ministre de la Culture qui a pris part à la cérémonie d’inauguration de cette galerie a salué l’initiative d’Ousmane Ndiaye Dago. Ce dernier, selon Abdou Latif Coulibaly, est un « digne » ambassadeur du Sénégal.
Car, a-t-il dit, il a contribué au rayonnement de  l’art de notre pays. Parlant de la collection de la « Villa des arts », le ministre a indiqué qu’il s’agit  d’œuvres remarquables portées par des personnes dont le travail ne lui est  pas totalement inconnu ». Selon M. Coulibaly, le travail d’Ousmane Ndiaye Dago s’inscrit en droite ligne des responsabilités de son département. « Cette passion artistique, mise au service de l’entreprenariat culturel à travers cette « Villa des arts », interpelle notre attention surtout dans cette période de refondation de notre politique culturelle marquée par le désir du gouvernement de faire de la culture un des leviers de développement économique et social. J’ai compris que ce lieu ne sera pas seulement un espace de démonstration de la création artistique. Ce sera aussi un lieu d’échanges, de formation, de réflexion et d’introspection », a-t-il souligné.

 

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