Un juge fédéral a donné raison aux parlementaires démocrates qui exigent des documents sur les finances du président américain. La Maison Blanche a déjà signalé qu’elle allait faire appel de ce jugement.
Dans sa stratégie de blocage systématique des requêtes du Congrès, c’est la Maison Blanche elle-même qui a porté l’affaire devant la justice. Elle refuse de transmettre aux démocrates une série de documents financiers qui datent d’avant l’élection du président, jugeant cette demande infondée.
Les élus de l’opposition veulent vérifier que Donald Trump n’a pas illégalement gonflé ses avoirs afin de bénéficier de prêts bancaires, comme l’a affirmé Michael Cohen, son ancien avocat, devant le Congrès.
Ils veulent aussi s’assurer qu’aucun étranger ne soit en mesure d’utiliser ses relations d’affaires avec le président pour influencer sa politique.
Un juge fédéral a finalement tranché et ordonné au cabinet comptable du président de transmettre au Congrès les pièces réclamées. Donald Trump a aussitôt dénoncé une « folle » décision qu’il a qualifiée de politique, et a souligné que le juge en question avait été nommé par Barack Obama.
Il faut dire que le président a une notion relative de l’indépendance de la justice : il se targue régulièrement d’avoir désigné plus de magistrats que n’importe lequel de ses prédécesseurs, et attend d’eux qu’ils statuent en faveur de ses intérêts.
Le Congrès attend Don McGahn
Par ailleurs, l’administration Trump a eu gain de cause à propos d’une autre requête.
La Maison Blanche avait ordonné à son ancien conseiller juridique de ne pas répondre à une convocation du Congrès et pour la première fois, la justice s’est prononcée dans ce conflit. Ce lundi, le ministère de la Justice a ainsi publié un « avis légal » assurant que les conseillers présidentiels n’étaient pas tenus de témoigner devant le Congrès en raison de la séparation des pouvoirs exécutif et législatif.
L’ancien conseiller juridique de la Maison Blanche, Don McGahn, convoqué le lendemain au Capitole, « a reçu pour ordre d’agir en conséquence », a indiqué la présidence dans un communiqué.
« C’est le dernier exemple en date du dédain de l’administration pour le droit », a rétorqué le démocrate Jerry Nadler, qui préside la commission judiciaire de la Chambre. Celle-ci maintient sa convocation et « attend » M. McGahn, a-t-il ajouté.
rfi