Plusieurs pays africains sont producteurs de café mais peu d’Africains consomment le café. Le Togo veut promouvoir la consommation locale car, disent les organisations de caféiculteurs, elle va pousser les producteurs à améliorer la qualité du café, booster la production et créer des emplois.
Les initiatives prises ces dernières années pour booster la production du café-cacao sont nombreuses : renouvellement des matériels de production, réhabilitation des anciennes plantations et création de nouvelles. Cependant, on consomme peu le café localement et pourtant affirment Cyril Kodjovi Gbayom, secrétaire exécutif des filières café-cacao du Togo, le café et ses sous-produits par exemple sont utiles.
« Quand vous prenez, par exemple tous les médicaments, il y a le café. Les anti-inflammatoires, il y a le café dedans. C’est un élément direct sur la santé. Les sous-produits du café sont utilisés pour faire du savon ; le café moulu aujourd’hui est utilisé comme anti moustique, le café est utilisé pour garder les cheveux tels que Dieu les a faits. »
Jusqu’à la fin des années 90, les moines de Zogbégan au sud-ouest du Togo, sur les plateaux de Danyi exportaient à peu près quinze tonnes de café torréfié. Ils étaient les premiers en 1970 à transformer le café togolais. Commencé d’abord pour la petite consommation au sein du monastère, il est peu à peu est destiné à l’exportation raconte François Amouzou, moine de Zogbégan.
« Dans le temps où nous arrivons jusqu’à 15 tonnes de production par an de café torréfié; nous avons trois variétés de café à savoir le café robusta, le café arabusta et le café arabica. »
Le Togo n’est pas le seul pays producteur à consommer moins son café. La situation est similaire dans tous les pays africains. Pour Chrysante Boussamba, directeur adjoint de la caisse stable au Gabon, il faut d’abord que les producteurs et ensuite les populations comprennent que le café n’est pas un produit dangereux.
« L’idée que nous avons eue c’est de faire en sorte que le produit soit internalisé, qu’il y ait des consommations importantes, parce que dernière ces consommations, il y a des ressources financières, il y a aussi des créations d’emploi. »
La superficie cultivée du café est estimée à 38 000 hectares au Togo et l’on projette d’atteindre 15 000 tonnes d’ici 2020 ; la fluctuation des prix sur le marché n’encourage pas les producteurs, pourtant la demande demeure réelle. Pour les producteurs, il faut trouver d’autres moyens pour augmenter la production et la qualité du café, cela passe par la promotion de la consommation locale.
rfi