Trois jours après la réélection du parti de Narendra Modi au pouvoir en Inde, son homologue pakistanais l’a appelé pour le féliciter. Il rompt ainsi une période de tensions initiées par l’attaque d’islamistes pakistanais au Cachemire indien, qui avait failli entraîner les deux pays dans une guerre ouverte.
Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
L’appel est cordial et protocolaire : le Premier ministre pakistanais félicite son homologue indien Narendra Modi, qui lui fait savoir qu’il serait bien que les deux pays luttent ensemble contre le terrorisme et la pauvreté régionale. Rien d’exceptionnel si ce n’est que, depuis plusieurs mois, même ces échanges diplomatiques n’existaient plus entre ces deux frères ennemis. Leurs armées munies de l’arme nucléaire se sont même affrontées en février par chasseurs interposés, ce qui n’était pas arrivé depuis quarante ans.
Il est encore tôt pour parler de réconciliation, mais les deux pays ne sont déjà plus sur le pied de guerre. Pour parler de paix, cela mettra un peu plus de temps : New Delhi affirme toujours que les pourparlers reprendront avec Islamabad uniquement quand les attaques de terroristes cesseront – or les infiltrations de militants pakistanais au Cachemire indien sont récurrentes. L’Inde affirme en abattre beaucoup, mais la population locale indienne est également de plus en plus hostile à l’intense répression du mouvement autonomiste par New Delhi. Les éléments ne sont pas encore réunis pour mettre fin à un conflit qui dure depuis 71 ans.
rfi