Le Soudan entame ce mardi deux jours de grève générale. Depuis la chute du président Omar el-Béchir, les militaires qui ont pris le pouvoir sont en négociation avec les civils. Un dialogue suspendu pour cause de désaccord autour du Conseil souverain, l’organe qui doit diriger le pays durant la transition jusqu’aux prochaines élections. L’activité risque donc d’être ralentie.
L’activité risque donc d’être ralentie, et même doublement perturbée à cause du Ramadan. Beaucoup de boutiques, entreprises, services publics, ne fonctionnent pas ce mardi matin.
Depuis la semaine dernière, les syndicats de multiples secteurs ont annoncé leur soutien à la grève. L’Association des professionnels a publié un grand nombre de communiqués de soutien. Beaucoup de corporations, les secteurs médical, pétrolier, bancaire, etc, ont clairement affiché leur volonté de faire grève. Le syndicat des pilotes de ligne aussi. L’aéroport de Khartoum marche au ralenti ce matin, avec des vols annulés…
Les militaires avaient pourtant menacé. Hemeti, le numéro deux de la junte, avait promis le licenciement des grévistes et annoncé que les non grévistes eux percevraient un triple salaire. Beaucoup de Soudanais ont répondu en défiant ce puissant chef militaire. « Trois mois de salaire ? ça ne ramènera pas les morts », ont ainsi écrit les dentistes.
Certains le provoquent même, parfois avec humour. Un informaticien a posté une capture d’écran demandant à Hemetti de venir finir ses lignes de code, parce que lui était en grève.
Les putschistes cèderont-ils ? Selon l’ALC, les soldats exigent les deux-tiers des postes au Conseil souverain, ce qui n’est pas acceptable pour les civils. Hemeti lui, a déclaré être prêt à rendre le pouvoir mais que l’opposition n’était pas sérieuse et voulait confiner les soldats dans un rôle purement symbolique.
Rfi