La dernière clinique IVG du Missouri menacée de fermeture

L’offensive contre l’avortement se poursuit aux États-Unis, en particulier dans les États conservateurs du sud et du centre du pays. Dans le Missouri, l’unique clinique qui pratique encore des IVG est menacée de fermeture d’ici trois jours si sa licence n’est pas renouvelée par l’État. L’association du planning familial qui gère le centre de soins a porté l’affaire devant la justice.

Avec notre correspondante à Washington,Anne Corpet

Si la clinique de Saint-Louis ferme vendredi, le Missouri sera le premier État dépourvu de centre où se pratique l’avortement, depuis sa légalisation en 1973.

En cause, les nouvelles réglementations imposées par les autorités locales. Elles exigent d’interroger tous les médecins qui travaillent dans l’établissement. Le planning familial, qui gère la clinique, dénonce un harcèlement, craint que ces interrogatoires soient utilisés dans le cadre d’enquêtes criminelles et refuse de s’y soumettre. Le blocage est complet.

L’État refuse de renouveler la licence de la clinique qui arrive à son terme vendredi. « Ce n’est pas un exercice, ce n’est pas une alerte, c’est une vraie crise de santé publique, s’insurge Leana Wen, présidente du planning familial. Cela va mettre en danger la santé et la vie de 1,1 million de femmes en âge de se reproduire dans le Missouri. Aux femmes du Missouri, je dis : nous allons nous battre devant les tribunaux, nous sommes là pour vous. »

Le droit à l’avortement est-il menacé aux États-Unis ?

Vendredi dernier, le Missouri a adopté une loi qui interdit l’avortement au-delà de huit semaines de grossesse, même en cas de viol ou d’inceste. La loi est contestée devant la justice et n’est donc pas encore entrée en application, mais si la clinique de Saint-Louis ferme, dès la fin de la semaine, les femmes du Missouri ne pourront plus avoir recours à l’IVG dans leur État.

 

Rfi