De violents incidents ont éclaté entre la police albanaise et des Serbes du nord Kosovo ce 26 mars. Le représentant des Serbes du Kosovo, Marko Djuric, a été arrêté puis expulsé du pays, entrainant une vive réaction en Serbie et à l’étranger.
Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
L’incident, spectaculaire, ressemble à une mauvaise mise en scène. Ce 26 mars, la police du Kosovo est intervenue dans le nord du pays, à majorité serbe, pour arrêter les participants d’une table ronde dont le secrétaire général de la présidence de Serbie et plusieurs représentants des Serbes du Kosovo.
Fortement armée, la police a tiré des grenades lacrymogènes avant d’arrêter Marko Djuric, représentant du gouvernement serbe. Les policiers, qui se sont comportés brutalement, l’ont emmené à Pristina, la capitale, où il a été filmé et hué, avant de l’expulser à la frontière nord.
« Terroristes de Pristina »
L’Union européenne a aussitôt appelé au calme, tandis que les ambassadeurs des Etats-Unis et de Russie à Belgrade ont condamné l’arrestation. Dans une allocution publique aux accents alarmistes, Aleksandar Vučić, le président serbe, a dénoncé les « terroristes de Pristina ». Les représentants de la minorité serbe du Kosovo ont aussi menacé de quitter le gouvernement de coalition.
L’incident survient alors que Belgrade et Pristina négocient une normalisation des relations par l’entremise de Bruxelles. Dans le passé, des incidents provoqués aussi bien par Pristina que par Belgrade avaient interrompu le processus de négociation à des moments-clés.
rfi