En Russie, la colère enfle après l’incendie meurtrier qui a provoqué la mort de plus de 60 personnes, dont une quarantaine d’enfants, dans un centre commercial de Sibérie. Le drame s’est déroulé dimanche après-midi, et chaque jour de nouvelles révélations pointent du doigt les manquements aux règles de sécurité. Dans plusieurs villes de Russie, des rassemblements ont été organisés. Des rassemblements empreints de tristesse, mais aussi de colère à l’encontre des autorités russes. Reportage.
Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Un parterre de fleurs, des peluches, et quelques bougies allumées sur la neige qui vient tout juste de tomber. Ils sont plus d’un millier à se recueillir, en silence, dans la pénombre.
« C’’est une tragédie. Je n’ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens. C’est terrible qu’autant d’enfants aient perdu la vie et que personne ne leur soit venu en aide », dit une femme.
« Vous savez, moi j’ai trois enfants, eux aussi ils vont au cinéma tous seuls. Cette tragédie aurait pu arriver à mes enfants, à chacun de nous », ajoute ce père de famille.
Dimanche après-midi, ce sont des dizaines d’enfants qui ont été pris au piège, incapables d’échapper aux flammes. L’alarme du centre commercial était désactivée, plusieurs sorties de secours étaient fermées. Autant de violations des règles de sécurité, qui suscitent incompréhension et colère.
« Tout ça, c’est de la faute des autorités qui ne font rien pour empêcher ce genre de tragédie, s’emporte une femme. En Europe, il n’y aurait pas eu un tel manque de sécurité, mais ici le problème, c’est la corruption. Ils font du profit sur tout. Le résultat, c’est que personne n’est en sécurité dans ce pays, pas même nos enfants. »
Ce mercredi, une journée de deuil national a été décrétée par Vladimir Poutine. Mais comme ici à Moscou, des rassemblements spontanés ont déjà eu lieu dans plusieurs villes du pays.
RFI