La question qui sera posée au référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie le 4 novembre 2018 est désormais connue. Après une journée et une longue soirée de négociations entre le Premier ministre Edouard Philippe et les membres du comité des signataires des accords de Nouméa, qui regroupent les représentants politiques calédoniens, un compromis a été trouvé sur ce sujet sensible.
Edouard Philippe a mis sept heures à arracher un accord sur la formulation de la question du référendum d’indépendance.
Devant des partis calédoniens incapables de s’entendre, le Premier ministre français a pris les choses en main. Il a mis sept propositions sur la table. La quatrième l’a emporté : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».
La formulation de la question permet de satisfaire à la fois la droite loyaliste et les indépendantistes. « La question est réglée, estime Roch Wamytan, membre du Front de libération national kanak et socialiste (FLNKS). Nous sommes partis de Nouméa avec cette problématique-là. Maintenant c’est derrière nous ».
Suspense
En début de soirée, tout a pourtant failli basculer. Face à l’impasse des discussions, Edouard Philippe suspend la séance. Pendant trois heures, il ira voir chaque camp pour tenter de dénouer la crise. De toute façon, il ne voulait pas les laisser quitter Matignon avant d’avoir trouvé un accord.
La guerre d’usure a fonctionné, comme le raconte le député calédonien de la droite modérée, Philippe Gomes : « On est revenus je dirais à la raison. Et au bout du compte, c’est une bonne chose pour notre pays parce que cela aurait été ridicule qu’on n’arrive pas à s’entendre sur le libellé d’une question pour dire si oui ou non la Nouvelle-Calédonie devient indépendante ».
Le dossier calédonien va maintenant passer à l’Elysée. Le président Emmanuel Macron est d’ailleurs attendu à Nouméa, le chef-lieu de la collectivité, début mai.
RFI