Plus de 15 jours après le massacre de Khartoum, qui a fait plus de 128 morts et plus de 800 blessés parmi les civils, la situation politique reste bloquée au Soudan. La médiation éthiopienne est au ralenti, et l’opposition juge que les conditions ne sont pas encore réunies pour reprendre les négociations. Quant au Conseil militaire, il semble multiplier les efforts pour asseoir son pouvoir et rester l’unique maître à Khartoum après l’éviction d’Omar el-Béchir le 11 avril. Les militaires cherchent par de multiples moyens à contrer la coalition des Forces pour la liberté et le changement en la substituant par d’autres.
C’est une stratégie que le Conseil militaire semble adopter. Sous prétexte du blocage, il décrète que les négociations doivent recommencer à zéro et se tenir avec d’autres groupes.
Les militaires poussent au-devant de la scène une nouvelle coalition : des partis politiques et des mouvements armés qui avaient accepté le dialogue avec Omar el-Béchir en 2014.
Dimanche dernier, une réunion a eu lieu entre le Conseil militaire et cette nouvelle coalition qui, au contraire des leaders de l’opposition, ne voit pas d’inconvénients à ce que le Conseil souverain et le gouvernement transitoire soient composés majoritairement de militaires.
Ils ne sont pas non plus hostiles à une période transitoire de seulement un an, au lieu de deux comme le prévoit l’accord entre les militaires et les Forces pour la liberté et le changement.
Plusieurs responsables de l’opposition dénoncent cette tentative d’introduire une coalition restée en retrait du mouvement de contestation. Une manière selon eux, d’imposer la volonté du Conseil militaire au Soudan et de se tenir au pouvoir.
Rfi