Cinq mois après la signature de l’accord de Khartoum, les évêques centrafricains dénoncent dans un communiqué « l’hypocrisie » des accords de paix signés depuis le début de la crise dans le pays, en 2013. Ainsi que la poursuite des exactions par les groupes armés.
Les évêques catholiques de Centrafrique poussent un cri de colère. « Le peuple est fatigué par l’hypocrisie qui caractérise la signature des différents accords qui ont eu lieu dans ce pays », signalent les évêques dans ce communiqué.
Ils dénoncent les violations de l’accord de paix de Khartoum, signé le 6 février dernier entre le gouvernement et quatorze groupes armés, le huitième depuis l’éclatement de la crise en Centrafrique en 2013.
l y a quelques jours, le chef de la Mission de l’ONU en Centrafrique rapportait devant le Conseil de sécurité de l’ONU que 50 à 70 violations de l’accord de paix avaient lieu chaque semaine.
Face à cette situation, les évêques réclament au gouvernement « le retour sans condition de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire centrafricain », alors que 80% du territoire est toujours sous le contrôle des groupes armés, malgré cet accord censé ramener la stabilité dans le pays.
Les évêques rappellent dans leur déclaration les derniers massacres commis en Centrafrique. Ils demandent le jugement des auteurs de ces crimes. En mai dernier, ce sont 50 civils qui ont été tués par les 3R, un des groupes signataires de l’accord de Khartoum.
Enfin, pour les évêques, la communauté internationale ne doit « pas permettre que les engagements pour le respect concret et effectif de l’accord de Khartoum deviennent de simples engagements verbaux ».
■ Un accord critiqué de toutes parts
Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français des Relations internationales (IFRI), spécialiste de l’Afrique centrale, est très pessimiste sur l’avenir de l’accord de Khartoum.