Après avoir diligenté le boycott de l’intervention du président du Pastef Ousmane Sonko, à l’occasion du vote de la loi de finances rectificative 2019, le président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar, Aymirou Gningue donne les raisons de cet acte «symbolique».
«Nous partageons cette Assemblée nationale et Ousmane Sonko fait partie des députés qui, depuis le début des sessions parlementaires, n’a jamais mis les pieds ici. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, il a une position de dédain vis-à-vis de l’institution parlementaire. Je l’ai moi-même entendu dire qu’il ne répondra pas à de petits députés, lors de la constitution de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire des 94 milliards», affirme Aymirou Gningue.
Cependant, il renseigne que la commission va continuer à faire son travail et, à bonne date, ils produiront le rapport devant l’assemblée qui décidera de sa destination.
Il ajoute aussi : «Nous pensons que les députés qui viennent utiliser l’assemblée comme tribune pour ressortir après, ne méritent pas l’écoute des membres de mon groupe. Et tant que cette attitude ne changera pas, c’est cette attitude que nous aurons avec lui.»
«J’ai d’ailleurs pu remarquer que la personne qui a pris la parole avant lui, en l’occurrence Cheikh Bamba Dièye, a été écoutée car il participe aux sessions», dit-il.
Toutefois, il révèle que leur geste n’est pas dû a une peur à l’égard d’Ousmane Sonko : «On n’a pas peur de lui. On est dans un hémicycle et on débat. Tous les gens s’expriment librement. Et ce qu’il dit, il pourra le faire à travers d’autres canaux. Ce que nous avons fait, c’est symbolique. C’est un lieu où la représentation nationale exerce ses prérogatives. Et c’est pour cela que nous voulions lui montrer que nous devons avoir des égards par rapport aux institutions.»