Quelque 5 000 chercheurs et scientifiques sont à Mexico cette semaine pour l’International Aids Society, le plus gros congrès sur le VIH-Sida. Ils y font le point sur les avancées de la recherche dans un contexte où la lutte contre la maladie progresse, mais bien trop lentement pour espérer vaincre la maladie.
Avec notre envoyé spécial à Mexico, Simon Rozé
Environ 770 000 personnes sont mortes du Sida l’an dernier, alors que l’épidémie en a contaminé 1 700 000 autres. Le combat contre le VIH-Sida progresse. En 10 ans, les nouvelles infections ont diminué de 16%.
Ce bon résultat, on le doit principalement à l’Afrique, plus particulièrement à l’Afrique de l’Est et l’Afrique du Sud. Les pays les plus durement frappés par l’épidémie ont fait le plus d’efforts.
Le test du VIH gratuit et sans ordonnance à Paris et dans les Alpes-Maritimes
Mais ces bons chiffres masquent une réalité en demi-teinte. Tout d’abord, ces progrès sont de plus en plus lents. Et surtout, ils masquent de grandes disparités. Les jeunes filles africaines ont par exemple toujours 60% de risques en plus d’être contaminées que les garçons.
Les homosexuels, les travailleuses du sexe, les usagers de drogue, paient également un lourd tribut. Pour la première fois, ce qu’on appelle les populations clés ont concentré plus de la moitié des nouvelles infections l’an dernier.
Le combat contre l’épidémie possède pourtant de réels atouts : des moyens de prévention efficaces et des traitements qui le sont tout autant. L’enjeu, dès lors, c’est d’amplifier encore leur déploiement sur le terrain.
Et les principales annonces attendues lors de ce congrès scientifique sont de cet ordre : de nouveaux traitements moins lourds, des tests de dépistage plus légers, avec pour objectif d’en faire bénéficier de plus en plus de personnes.
Pour la deuxième fois, un patient atteint du VIH est en rémission totale
Le temps presse. La communauté internationale s’est fixée pour objectif d’en finir avec le Sida d’ici 2030. Et la feuille de route est pour l’instant encore loin d’être tenue.
Dans ce contexte, les recherches abordent plusieurs fronts. La prévention tout d’abord, avec de nouveaux résultats sur la PrEP (prophylaxie pré-exposition), un traitement préventif qui ne cesse de montrer son efficacité, mais qui est compliqué à suivre au jour le jour.
Des résultats encourageants sur un nouveau mode d’administration vont être présentés. Côté traitement, ils montrent aussi leur efficacité mais la tri-thérapie reste toujours aussi lourde et coûteuse. Là aussi, les recherches essayent de simplifier son administration afin qu’un maximum de personnes y ait accès.
Rfi