Barthélémy Dias est jugé ce vendredi devant le tribunal des flagrants délits. Suivez les temps forts du procès.
FAITS ÉTABLIS 2 ans requis contre Barth
Le substitut du procureur de la République a requis une condamnation à 2 ans d’emprisonnement pour Barthélémy Dias. Le parquetier dans son réquisitoire a estimé que tous les faits reprochés au mis en cause sont établis.
« À la fin de l’interview qu’il avait accordé à la presse, il a fait une déclaration pour appeler le peuple à descendre dans la rue. Heureusement, cela n’a pas été suivi d’effet. Il y a bel et bien lieu un appel à insurrection du mis en cause qui a invité les Sénégalais dans la rue. Cela est de nature à troubler l’ordre public. C’est cet appel que le législateur cherche à réprimer. Les éléments caractéristiques sont en effet réunis », indique-t-il.
S’agissant du discrédit jeté sur la justice, le parquet a relevé qu’en donnant un avis sur une décision de justice « Barthélémy Dias a, du même coup, jeté le discrédit sur la justice. Si la justice est le dernier rempart, son honneur et sa dignité doivent être préservés. Les propos confirment l’infraction qu’on lui reproche ».
Pour le délit d’outrage à magistrat, « aujourd’hui il ne peut pas y avoir d’incertitudes ou d’amalgames. Ces déclarations éclaboussent tout le monde. La jouissance d’un droit est assujetti à des limites », a dit le parquet avant de demander au tribunal d’exaucer son vœu de rejoindre en prison Khalifa Sall.
PRÉCISIONS Barth assume pleinement…
Jugé ce vendredi pour outrage à magistrat et appel à insurrection, Barthélémy Dias s’est défendu, devant les juges, des accusations portées contre lui. « Je n’ai jamais jeté le discrédit sur aucune décision de justice. Si certains sénégalais ont été choqués par mes propos, je m’en excuse », dit-il.
Il poursuit : « Je considère aujourd’hui que le verdict rendu est injuste. Certains se sont évanouis, pleuré, et d’autres se sont insurgés. Moi, j’ai préféré utiliser la parole. Tout magistrat respectueux de son serment ne saurait se retrouver dans mes propos, que j’assume pleinement ».
« J’ai effectivement dit que dans la rue, des prostituées détiennent des carnets sanitaires. Et j’ai dit qu’il y en a dans la magistrature. Je ne parle pas au sens propre, mais au sens figuré du terme. La constitution me permet de parler à travers une image. Loin de moi l’idée de citer des magistrats mais d’indexer un comportement. Comme dénoncé par un haut magistrat démissionnaire. C’est dire aujourd’hui qu’il y a des magistrats non respectueux de leur serment. J’ai dit que ceux-là ont baissé leur pantalon. Je n’ai pas parlé du président de la République. Le ministère de la justice et autres sont dans cet exécutif. J’ai indiqué que cet exécutif voulait assouvir ses désirs, empoisonner la démocratie sénégalaise », précise Barthélémy Dias.
Qui souligne qu’il « est impensable pour nous d’essayer de renverser le régime. Lors du défilé du 4 avril Macky Sall n’a pas équipé l’armée, mais les forces de l’ordre. Nous ne sommes pas des chairs à canon. Nous n’envisageons pas de nous attaquer à elles. Personne ne s’est réjoui de cette décision qui n’a aucunement honoré la justice. Je ne suis que le porte-parole de ce peuple meurtri par l’injustice. Loin de moi l’idée de nuire qui que ce soit ou d’insulter qui que ce soit ».
SOLIDARITÉ Barth’ veut rester en prison avec Khalifa Sall
Barthélémy Dias est en prison depuis, mardi dernier, pour outrage à magistrat et appel à insurrection. Jugé ce vendredi en flagrant délit, le maire de Mermoz Sacré-Cœur s’est livré à une longue plaidoirie. Passant par plusieurs émotions : défensif, révolté, reconnaissant, honnête et respectueux. « Je ne souhaite pas rentrer à la maison. Parce que je considère que l’homme qui est devant vous est un politique. Je veux rester auprès de mon grand-frère », déclare-t-il.
« Je ne peux pas laisser Khalifa Sall tout seul. Je suis à l’origine de sa volonté de briguer le pouvoir. Je ne peux pas me le permettre. Je préfère aujourd’hui lancer le mouvement Khalifa en prison. Parce que si Khalifa Sall reste en prison, nous allons tous prison », soutient Barthélémy Dias. Qui a remercié ses avocats pour leur engagement à le faire sortir de prison.
PLAIDOIRIE « Je suis là pour des raisons politiques »
Barthélémy Toye Dias est en ce moment même devant les juges pour son procès. Inculpé pour provocation directe à un attroupement non armé ; outrage à des magistrats de l’ordre judiciaire dans l’exercice de leurs fonctions et discrédit sur une décision juridictionnelle dans des conditions de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice ou à son indépendance, il a contesté les faits et dit être là pour des raisons politiques.
Me El Hadji Diouf, Me Cheikh Khoureychi Ba, Me El Hadj Amadou Sall, Demba Ciré Bathily, El Mamadou Ndiaye, Me Ousseynou Fall, Me Mamadou Moustapha Dieng et Me Alioune Cissé se sont constitués pour assurer sa défense.
SÉCURITÉ Le Palais de justice, une forteresse
Le tribunal des flagrants délits abrite ce vendredi le procès de Barthélémy Dias. Arrêté vendredi dernier, ce dernier a été placé sous mandat de dépôt pour outrage à magistrats et appel à l’insurrection.
Les environs du tribunal où doit se tenir le procès sont une véritable forteresse. Un impressionnant dispositif sécuritaire est en place. Des éléments de la gendarmerie et de la police veillent au grain. Plusieurs barrages sont érigées sur les axes menant vers le tribunal.
Dans la salle d’audience des gendarmes armés de leurs boucliers ont été positionnés, matraque à la main. A 8 heures déjà la salle était remplie comme un œuf.
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