DÉCÈS DU CHEF DE VILLAGE DE TOUBACOUTA EN DÉTENTION : SON FILS INDEXE LE PROCUREUR DE ZIGUINCHOR

Le chef de village de Toubacouta est mort. Seyni Sané était en détention provisoire depuis plus d’un an après la tuerie de Bofa-Bayotte, le 6 janvier 2018 et qui a fait 14 morts. Il est décédé au pavillon spécial de l’hôpital Principal de Dakar.

Son fils Ibou Sané, joint téléphone revient sur l’arrestation de son père. « Mon père est un ancien agent des Eaux et forêts et est le chef du village de Toubacouta. Il a été arrêté suite à la tuerie de Bofa-Bayotte. Au début, on nous avait dit qu’il sera entendu à titre de simple renseignement. Mais, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par le procureur de Ziguinchor qui le désignait comme le présumé commanditaire de cette tuerie », explique Ibou Sané qui clame l’innocence de son père. « Il ne peut pas être le commanditaire de cette tuerie. Au moment de son arrestation, il ne se sentait pas bien. Il a été interné au pavillon spécial de l’hôpital Principal de Dakar. Il était malade depuis plus d’un an. Nous avions commis Me Assane Dioma Ndiaye pour assurer sa défense. Et ce dernier a, à plusieurs reprises, introduit des demandes de mises en liberté provisoire. Lesquelles ont été toutes rejetées », révèle-t-il.

Selon lui, on leur interdisait de voir leur père qui était gravement malade. « On n’a jamais eu accès à sa cellule. Durant toute sa maladie, on ne l’a pas vu. C’est ce matin qu’on m’a appelé pour m’informer de son décès. Je ne sais pas dans quelles conditions il est mort, ni de quelle maladie il souffrait. On m’a juste dit qu’il souffrait d’une infection. Quand je suis arrivé sur les lieux, on m’a demandé d’aller remplir les formalités pour récupérer le corps qui était déjà à la morgue. Les autorités judiciaires qui l’avaient transféré au pavillon spécial n’ont même pas pris le temps de rapatrier sa dépouille. Cela est une honte dans un Etat de droit », dénonce Ibou Sané. Qui déclare que son père a été accusé à tort d’autant qu’aucune preuve attestant sa culpabilité dans cette affaire n’a été établie. « Le procureur de Ziguinchor a commis une grosse erreur en l’arrêtant », regrette-t-il.