Des dizaines de civils ont encore péri ce mercredi 7 février en Syrie. C’est le troisième jour de bombardement du régime de Bachar el-Assad sur la Ghouta orientale, près de Damas. Une des dernières poches tenues par des rebelles.
Des civils prostrés devant des enfants morts victimes de bombardements, des secouristes et des hôpitaux débordés devant l’afflux de blessés : pour la troisième journée consécutive, l’armée de l’air syrienne a pilonné la Ghouta orientale.
Ce sont les bombardements les plus intenses depuis des mois dans le pays. Mardi a été une journée particulièrement meurtrière avec plus de 80 civils tués, dont des femmes et des enfants.
Le régime de Bachar el-Assad assiège depuis 2013 cette région de la Ghouta orientale, occupée par des groupes rebelles. 400 000 civils y sont pris au piège, vivant dans des conditions déplorables, manquant de nourriture et de médicaments. C’est aussi une des zones dite de « désescalade » mise en place l’an dernier pour parvenir à terme à une trêve, mais le cessez-le-feu n’a jamais fonctionné.
Le 22 janvier, des témoignages concordants ont fait état d’une attaque chimique dans la Ghouta. Selon la France, « tout indique que du chlore a été utilisé par le régime ». L’ONU a ouvert une enquête. L’organisation pour l’interdiction des armes chimiques vient de lui emboiter le pas. Le régime syrien, lui, dément toute implication.
Des soins impossibles pour les blessés
Pour Akram al-Ahmed, directeur du Syrian Media Center, une ONG de défense des droits de l’homme en Syrie, il s’agit ni plus ni moins que d’un « véritable bain de sang ». « Les dernières 48h ont été effroyables dans la Ghouta orientale. Et le régime et son allié russe, poursuivent toujours leur offensive. Ils utilisent différents types armements mais les plus destructeurs restent les bombardements de l’aviation de guerre russe. »
Le militant de l’opposition syrienne souligne que la situation est d’autant plus catastrophique que les avions de combats ciblent délibérément les structures médicales. « Durant les dernières 48h il y a plus d’une dizaine de carnages. Plus de cent personnes ont été tuées. On compte trois cents blessés. Le problème c’est qu’il n’y a quasiment pas de moyen pour les soigner et en plus les avions de combats russes bombardent les hôpitaux et les centres de soins. »
« Tout cela sans oublier que la Ghouta orientale est assiégée par les forces du régime », rappelle Akram al-Ahmed
RFI