Ahed Tamimi, devenue une icône de la cause palestinienne, serait victime de mauvais traitement par Israël, selon sa famille. L’adolescente qui purge huit mois de prison a plaidé coupable pour voir giflé et bousculé des soldats israéliens dans son village de Nabi Salah en Cisjordanie en décembre dernier. Elle doit être libérée cet été. Lundi, sa famille a rendu publique une vidéo de l’un de ses interrogatoires en accusant les Israéliens d’avoir harcelé verbalement et psychologiquement la jeune fille de 17 ans. Des mauvais traitements sur une mineure régulièrement dénoncés par les ONG de défense des droits de l’homme.
Avec notre correspondante à Ramallah, Marine Vlahovic
Dans cette vidéo, Ahed Tamimi est interrogée par deux officiers israéliens. La scène se passe le 26 décembre 2017, c’est-à-dire une semaine après son arrestation pour avoir frappé des soldats. L’adolescente reste mutique, malgré les cris et les menaces.
L’objectif de ces intimidations, selon Mariam Barghouti, l’un des soutiens de la famille Tamimi, est d’obtenir des aveux à tout prix : « Ils essayent de la faire plier, par tous les moyens, en la manipulant, en faisant pression, en la harcelant verbalement, et en menaçant ses amis et sa famille, et c’est ce qu’ils lui ont dit, qu’ils allaient arrêter sa famille et les enfants de son village et qu’elle serait responsable de ça.. C’est une violation des droits des prisonniers palestiniens par Israël, c’est un crime. »
La défense d’Ahed Tamimi a porté plainte pour harcèlement et menace. Et ce cas est révélateur du traitement infligé aux mineurs palestiniens incarcérés par Israël. Des mineurs interrogés sans la présence de leurs familles et de leurs avocats et qui sont soumis à un système judiciaire militaire « d’exception », selon un récent rapport publié l’organisation israélienne des droits de l’homme B’Tselem qui n’hésite pas à parler de « mineurs en danger ».
Selon Amnesty International, 350 mineurs palestiniens sont actuellement incarcérés par Israël.