Comment un pilier de mosquée de 25 ans a pu être accusé de terrorisme et mis à l’ombre pendant deux années d’instruction avant d’être libéré ? C’est ce que l’avocat Me Ousmane Sèye essaie d’expliquer dans cet entretien accordé à Dakaractu, juste après que son client Assane Kamara a été relaxé.
« Depuis le début, mon sentiment était que Assane Kamara n’était pas un terroriste… Si ces jeunes canadiens étaient des terroristes, ils ne seraient pas libres », se laisse convaincre la robe boire, d’autant plus que, argumente-t-il, « toutes ces personnes supposées être ces complices étaient libres. » L’homme politique a alerté les pouvoirs publics sur l’overdose communicationnelle orchestrée autour de cette notion de terrorisme, non encore élucidée par l’ONU, pour déplorer qu’on envoie en prison de pauvres innocents sur la base de simples présomptions ou de fausses allégations.
« C’est un jeune homme intelligent qui a tout l’avenir devant lui », se réjouit cependant l’avocat qui salue la décision de justice rendue dans cette affaire.
Me Sèye, qui milite pour une revue de la législation, ajoute qu’il faut éviter de confondre le Jihad, qui est, dans son entendement, la réaction d’un musulman quand sa religion est agressée ou menacée, au terrorisme.
« Je connais parfaitement la mère de Assane, elle était un peu désarmée devant le comportement de son fils. Comme elle entend parler de terrorisme, avec ces personnes qui vont combattre en Syrie, elle avait peur. C’est pourquoi elle s’est adressée à la police quand son fils est allé au Maroc. Apparemment, le Maroc était perçu comme une étape vers la Syrie. Quand les autorités tunisiennes l’ont refoulé, la police est venue l’interpeller. Pour sa mère, Assane devait être simplement sermonné », détaille Me Ousmane Sèye, qui disculpe ainsi la maman de son client, non sans déplorer que la police n’ait fait aucune investigation quand elle a été avertie par la dame.
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