Le ministère de la Sécurité publique a présenté au nom de la police nationale « ses excuses et ses condoléances à la famille de la victime », tuée d’une balle dans la tête par un policier vendredi 23 août.
Vendredi, un policier cagoulé avait abattu d’une balle dans la tête un homme à terre et sans arme dans le centre de la capitale, Antananarivo. L’homme était poursuivi par la police parce qu’il était soupçonné de vouloir commettre un braquage. Filmée, la scène avait très vite envahi les réseaux sociaux malgaches.
Quatre jours après les faits et face à une polémique qui enfle de plus en plus, le ministre malgache de la Sécurité publique a finalement pris la parole mardi soir et fait une annonce qui devrait calmer les esprits. « Nous avons mené une enquête. La personne mise en cause [le policier, NDLR] a été déférée devant le parquet et placée sous mandat de dépôt », a indiqué Roger Rafanomezantsoa, qui précise que « la police nationale n’est pas complice de ceux qui enfreignent la loi et qu’elle promet au peuple de toujours protéger l’État de droit ».
Par cette déclaration, le ministre de la Sécurité montre sa volonté de rompre avec le corporatisme et une certaine impunité qui régnait jusqu’à maintenant au sein de la police. La plupart des bavures policières commises sous de précédents ministres n’ont toujours pas été jugées parce que ceux-ci n’ont jamais signé d’autorisation de poursuite. Un document obligatoire pour que la justice puisse convoquer un policier au tribunal.
« Nettoyage en interne » à la police
Quelques heures plus tôt, c’est la Police nationale qui avait publié un communiqué dans lequel elle expliquait « avoir le sentiment d’avoir accompli son devoir envers la société parce qu’elle a réussi à faire échouer un braquage, mais qu’elle était préoccupée après avoir vu la vidéo », assurant qu’un « nettoyage en interne avait été entamé ».
Reste à savoir si le ministre de la Sécurité publique permettra aussi de faire passer devant la justice les dossiers des précédentes bavures policières, notamment celui des villages incendiés à Antsakabary, dans le nord du pays, par une quarantaine de policiers il y a deux ans.
rfi