Le président congolais Denis Sassou-Nguesso était reçu mardi 3 septembre à l’Élysée pour un déjeuner de travail avec le président Macron. S’il a été question d’environnement et d’économie, une petite phrase de Jean-Yves Le Drian n’est pas passé inaperçue.
Le ministre français des Affaires étrangères a expliqué qu’il avait demandé mardi matin au président congolais des « actes » envers l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko et d’autres personnes emprisonnées… et le ministre français de préciser : « je le lui ai dit avec fermeté ! »
Ces propos de Jean-Yves Le Drian ont été accueillis avec incrédulité par la délégation congolaise. Seule personnalité à accepter de réagir à cette déclaration, Jean-Claude Gakosso, le ministre congolais des Affaires étrangères : « Ces propos ne m’émeuvent pas outre mesure et je prends acte de ce qui est dit. Mais je connais bien Jean-Yves Le Drian et je peux vous témoigner de l’amitié qu’il a pour le président Sassou. Ce sont des amis donc ils peuvent tout se dire avec le président Sassou. »
Une libération rapide de l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko, emprisonné depuis trois ans, est-elle selon lui envisageable ? « Je n’en sais rien, ce sont des questions complexes, je ne voudrais pas faire quelque injonction que ce soit, encore moins à la justice de mon pays que je respecte. »
Ce sujet a-t-il été abordé entre Emmanuel Macron et Denis Sassou-Nguesso lors de leur déjeuner de travail ? Impossible à dire car rien n’a filtré sur ce point.
Ce que l’on sait, c’est que les deux hommes ont évoqué l’accord signé entre le Congo Brazzaville et le Fonds monétaire international. La France avait conditionné une aide financière à la signature d’un tel accord. Résultat, selon Jean-Claude Gakosso, « le président Macron s’est engagé à débloquer déjà le tiers de cette aide qui est de 88 milliards de francs CFA. »
Mais ce sont surtout les questions climatiques et environnementales qui ont été au centre des discussions. Le président congolais s’est ainsi engagé à mettre en place un plan de protection de la forêt, de la biodiversité et des tourbières. Et ce en échange d’une aide financière. À ce sujet, une idée a émergé lors de cet entretien en tête-à-tête : celle d’organiser une des prochaines éditions du One Planet Summit, peut-être celle de 2020, à Brazzaville.
Rfi