Manifestations contre les Vénézuéliens au Pérou, le ton monte avec Lima

Le ton monte entre le Venezuela et le Pérou. Le gouvernement de Nicolas Maduro a accusé les autorités péruviennes d’avoir encouragé des actes xénophobes contre des migrants vénézuéliens. Une référence à une manifestation anti-vénézuélienne intervenue à la frontière entre le Pérou et le Chili vendredi dernier. Lima a répondu dans la foulée en qualifiant ces accusations « d’infondées ».

De notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille

Des actes « scandaleux et inhumains ». C’est ainsi que le ministère des affaires étrangères vénézuélien qualifie la manifestation de vendredi 27 septembre dernier à Tacna, au sud du Pérou. On pouvait y entendre « Maduro, récupère tes poubelles » ou encore « Dehors les « venecos » », un terme dépréciatif pour faire référence aux Vénézuéliens à l’étranger.

Selon Caracas, ce rassemblement xénophobe a été « permis par les autorités péruviennes » et « par leurs campagnes de haine contre les Vénézuéliens ». Des accusations infondées selon Lima qui renvoie la faute sur « le régime illégitime et dictatorial de Nicolas Maduro, unique responsable de la catastrophe humanitaire au Venezuela ».

850 000 réfugiés Vénézuéliens au Pérou

Cette passe d’armes intervient alors qu’au moins 850 000 Vénézuéliens se trouvent actuellement au Pérou selon l’ONU. Une présence massive de moins en moins bien perçue par la population du pays. Selon un récent sondage d’Ipsos, une majorité de Péruviens estime que la délinquance augmente du fait de l’immigration vénézuélienne. Un climat délétère qui a poussé le gouvernement à multiplier les expulsions de Vénézuéliens en situation irrégulière, chaque jour plus nombreux.

L’opposant Juan Guaidó, reconnu par le Pérou comme président par intérim, a lui aussi dénoncé les violences xénophobes, mais s’est dit prêt à travailler avec Lima pour protéger les ressortissants vénézuéliens.

rfi