UE: le casse-tête des futurs commissaires européens

À Bruxelles, la Commission des affaires juridiques du parlement européen a rejeté les candidatures de deux futurs commissaires présentés respectivement par la Hongrie et la Roumanie. Ce rejet met en difficulté la future présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Il y a déjà eu par le passé des candidats recalés ou bien contraints de changer de portefeuille mais c’était à l’issue des auditions de confirmation où les futurs commissaires se retrouvent devant les commissions parlementaires qui s’occupent du dossier pour lequel ils sont candidats. Ce qui s’est passé ce lundi c’est une nouvelle procédure qui implique que la Commission des affaires juridiques donne son feu vert à tous les candidats avant leur audition une fois épluchée leur déclaration d’intérêts. Et la Commission des affaires juridiques a estimé que le Hongrois László Trócsányi et la Roumaine Rovana Plumb étaient inaptes à la fonction de commissaire européen pour cause de conflit d’intérêt. Pour Rovana Plumb, deux emprunts douteux sont dans le collimateur et pour László Trócsányi ce sont ses liens avec son ancien cabinet d’avocats.

Les deux candidats recalés par cette commission parlementaire n’ont plus aucune chance de devenir commissaires

Leurs candidatures sont mortes ou presque, même si en théorie, les créneaux prévus pour leurs auditions ont été maintenus par le Parlement européen, à savoir ce mardi soir à 18h30 pour László Trócsányi et mercredi matin à 9h pour Rovana Plumb. Mais en réalité, les auditions de confirmations qui les concernent sont suspendues depuis que le président du Parlement européen David Sassoli a officiellement informé la future présidente de la Commission Ursula von der Leyen du verdict ou plus exactement de la recommandation émise par les affaires juridiques. Ursula von der Leyen doit encore formellement notifier au Parlement européen qu’elle décide de retirer ces deux candidats mais ça ne semble faire aucun doute à l’heure qu’il est.

Vers un remplacement rapide des deux candidats de Bucarest et de Budapest

Parce qu’ils mettent en danger l’ensemble de la Commission puisque le parlement européen n’a le pouvoir de rejeter que l’ensemble du collège. Le Premier ministre magyar Viktor Orbán a d’ores et déjà annoncé mettre en lice Olivér Várhelyi, l’ambassadeur représentant permanent de la Hongrie auprès de l’Union européenne et même si la Roumanie annonce des consultations entre le président et la Première ministre, elle pourrait faire de même et proposer son homologue Luminiţa Odobescu.

Les auditions de confirmation devant le Parlement européen ont déjà commencé

Trois candidats sont déjà passés, trois commissaires sortants dont le premier ce lundi était le commissaire slovaque Maroš Šefčovič, lui-même d’ailleurs ancien ambassadeur représentant permanent de son pays auprès de l’UE. Avec le retrait de László Trócsányi et Rovana Plumb, et puisque les candidats polonais et belge ont vu se dissiper les menaces qui pesaient sur leur candidature, la seule candidate à poser problème serait la française Sylvie Goulard. Les groupes de droite et de gauche qui ont chacun perdu un candidat pourraient bien estimer que la période de neutralité malveillante est terminée, que les hostilités sont ouvertes et qu’il n’y a pas de raison de s’abstenir de s’en prendre à la candidate française du groupe centriste.

rfi